Les fans commençaient à ne plus y croire. Après plus de 15 ans d’attente, c’est un peu normal. Voilà que Ben Stiller décide que 2016 symbolise le retour du projet Zoolander en réalisant et scénarisant, en collaboration avec Justin Theroux, de nouvelles rocambolesques aventures pour la célèbre icône de la mode qu’il interprète. Parodie tantôt jubilatoire tantôt ridicule, Zoolander 2 saura combler momentanément les nostalgiques et friands de comédies niaises, sans plus.
Inutile de visionner le premier opus pour bien comprendre les intrigues de la suite. Le film se tient parfaitement par lui-même (enfin, c’est une façon de parler puisque le script part dans toutes les directions, surtout pendant la dernière demi-heure). Après avoir tragiquement causé la mort de sa femme Matilda (Christine Taylor) et perdu la garde de son fils (Cyrus Arnold), Derek Zoolander (Ben Stiller), le célèbre mannequin réputé pour sa duck face, s’isole de la civilisation et surtout de son ancien comparse, le top model Hansel (Owen Wilson). Or, les chemins des deux has been se recroisent lorsqu’ils reçoivent une invitation par Alexanya Atoz (Kristen Wiig), gourou de la mode, pour participer à un défilé du designer chaud du moment, Don Atari (Kyle Mooney), qui a lieu à Rome. Une fois sur les lieux, Zoolander et Hansel sont sollicités par Valentina (Penélope Cruz),une agente de Interpool Fashion et ancienne mannequin de maillots de bain, qui pense que Zoolander détient la clé pour élucider les meurtres de pop stars telles Demi Lovato. Zoolander accepte en échange que Interpol l’aide à retrouver son fils. Ils devront faire vite car l’ennemi juré de Zoolander et Hansel, Mugatu (Will Ferrell), rôde dans les parages…
Comme il s’en passe des choses dans ce synopsis, encore plus que dans un épisode de Les feux de l’amour! Le scénario de Stiller et Theroux court trop de lièvres à la fois en effectuant des croisements maladroits entre récit fantastique, espionnage, drame et suspense. Bien sûr, cet amalgame de genres se veut ironique, mais le style n’est pas suffisamment maîtrisé pour esquiver de la confusion. Certes, le budget alloué donne droit à des effets spéciaux bien exécutés, mais là n’est pas la question. Trop, c’est trop. Noyées dans des impertinences, les intrigues n’aboutissent malheureusement pas. Par contre, lorsque le script s’attarde sur la superficialité de l’univers de la mode, il devient jouissif et incisif. Les conventions aux moralités douteuses définissant ce domaine sont explorées avec une exagération calculée qui provoque des éclats de rire à plusieurs reprises (surtout lorsque Benedict Cumberbatch rentre en scène dans la peau d’un modèle androgyne).
Même s’il ne bénéficie pas d’une réalisation révolutionnaire, Zoolander no2 propose une alléchante galerie de personnages. Attachants dans leurs travers idiots, les protagonistes assurent un rythme de croisière agréable. Avec un plaisir incommensurable, on renoue avec la chimie irrésistible existant entre Ben Stiller et Owen Wilson. En campant un personnage ressemblant étrangement à Donatella Versace, Kristen Wiig, méconnaissable avec autant de botox, fait l’étalage de tout son potentiel comique – et un accent truculent en bonus!-. Une pléiade de caméos ponctue le récit (évitez IMDB comme de la peste pour conserver l’effet de surprise). Certaines apparitions s’avèrent judicieuses, mais l’effet s’atténue rapidement.
Sans être une suite marquante qui atteindra le rang de comédie culte, Zoolander no2 offre un moment de détente parfois hilarant qui donne tout le champ libre à une impressionnante brochette d’acteurs de briller. Espérons seulement que Zoolander et ses camarades ne tiendront pas la vedette dans un troisième opus… Pour citer le personnage de Benedict Cumberbatch, All is done.
Ce film est à l’affiche depuis le 12 février 2016.
Crédits Photos : Paramount Pictures