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Violation

Par Miguel Plante · Le 29/10/2020

Quatre amis proches, un chalet isolé au milieu d’un bois… Rien de mieux pour démarrer toute prémisse de film d’horreur classique. Mais parfois, l’abjection la plus extrême ne vient pas d’un élément extérieur qui perturberait le cercle d’amis. Dans Violation, des canadiens Madeleine Sims-Fewer et Dusty Mancinelli, l’élément perturbateur, la violence extrême vient du groupe en lui-même. Attendez-vous à un film d’une grande force, ingéniosité, mais d’une violence extrême, à déconseiller à tout cœur moindrement sensible.

Tout ceci commence pourtant plutôt bien, alors que les deux sœurs Miriam et Greta (respectivement la réalisatrice Madeleine Sims-Fewer et Anna Maguire) passent une fin de semaine de repos au chalet familial, en compagnie de leurs copains Caleb et Dylan (Jesse LaVercombe et Obi Abili). Dès le début du film, on sent une tension assez palpable au sein des deux couples, alors que Miriam/Caleb n’ont plus de chimie et tension sexuelle depuis longtemps, et Greta/Dylan semblent au contraire resplendir d’endorphine et sont en amour par-dessus la tête. Rien de majeur à l’horizon, mais le tout prendra une tournure plutôt malsaine lors d’une soirée arrosée, alors qu’une Miriam inhibée embrassera Dylan, le copain de sa sœur. S’en suivront malaises et excuses, jusqu’à une tournure des événements plutôt dramatique, alors que Dylan s’imposera sexuellement sur Miriam, paralysée par le choc et la stupeur.

Toute cette séquence dramatique nous est présentée de manière si sobre et conventionnelle (les bruits de feu de camp et autres animaux de la forêt créent un climat calme qui jure énormément avec la cruauté de la situation) qu’il est impossible de ne pas réagir devant l’horreur de la scène. Et on n’est pourtant pas au bout de nos peines, puisque le nœud dramatique principal du film se situera quelques temps après la tragique fin de semaine, alors que Miriam s’apprête à se venger de ce que Dylan lui aura fait subir. Partagée entre la rédemption qu’elle veut prouver à sa sœur et une soif de vengeance presqu’animale, la jeune femme réussira à piéger Dylan et lui faire payer la monnaie de sa pièce, dans quelques-unes des scènes les plus satisfaisantes, mais aussi les plus horribles qu’on aura vu depuis longtemps. Les quelques effets gore disséminés au cœur du film ne sont pas grandioses dans l’éclatement d’hémoglobine, ni tape-à-l’œil, mais font grincer des dents à tout coup. Violation est définitivement très difficile à voir.

Au-delà du film de vengeance et de torture parfois presque pornographique, Violation s’articule autour d’une intrigue magnifiquement scénarisée. Débutant avec des dialogues banals, mais complètement réalistes, on sera surpris avec plusieurs cassures dans la temporalité, nous faisant comprendre la complexité et l’horreur de la situation au fur et à mesure que le film avance. Certains comportements, situations ou ellipses qu’on aurait du mal à saisir seront toujours expliqués et justifiés, et la découverte des différents nœuds dramatiques n’en est que plus extatique. Le nombre de non-dits qu’on découvre progressivement, grâce à un montage ingénieux, justifie amplement la confusion qui peut être agaçante en début de film.

Bien que Violation comporte plusieurs codes des films de genre, l’intrigue se veut davantage un drame très puissant qu’un divertissement léger. On y abordera de manière extrêmement crûe (mais c’est peut-être nécessaire) les notions de la confiance, de consentement, de viol et de manipulation. Les antagonistes sont traités comme tels, mais les personnages sont tous très bien écrits, si bien qu’on évite l’erreur d’associer le personnage du violeur au démon incarné, lui conférant tout de même une part d’humanité qui le rend d’autant plus horrible. La même analyse peut également s’opérer du côté de Miriam, qui, une fois sa vengeance complétée, doit encore vivre avec les traumatismes de son viol, mais également de tout ce qui en aura découlé.

Violation n’est définitivement pas un film facile, mais la cruauté et l’imagerie forte qui en ressort est une manière efficace de traiter d’une situation complexe et difficile. Plusieurs éléments techniques du film, des ralentis extrêmes présentant des images cruelles jusqu’aux scènes de torture insoutenables, rappellent beaucoup Antichrist. Violation est la version féministe d’un film de Lars von Trier.

Violation
Miguel Plante
29/10/2020
8/10
Violation prend un concept simple, mais l'aborde de manière complexe et osée, donnant un nouveau souffle à ce qui demeure un film de vengeance assez traditionnel. À voir si vous n'avez pas froid aux yeux.
8 Note finale
Pour public averti !

Violation prend un concept simple, mais l'aborde de manière complexe et osée, donnant un nouveau souffle à ce qui demeure un film de vengeance assez traditionnel. À voir si vous n'avez pas froid aux yeux.

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Miguel Plante

Après avoir terminé ses études universitaires en Cinéma à l'UQÀM, Miguel a compris qu'il devait se trouver une autre raison pour produire des critiques et analyses cinématographiques. Depuis, il cherche à se faire voir par une personne qui lui aurait enseigné auparavant afin de savoir quelle note il aurait aujourd'hui.

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