Sorte de version 2.0 du “found footage” (procédé stylistique cherchant à offrir un récit au look vidéo-amateur), Unfriended en propose un se déroulant entièrement à l’intérieur du moniteur de sa jeune protagoniste. Mécanique intéressante donnant ultimement lieu à un film capable d’éviter les pièges – ou presque – auxquels doit malheureusement faire face le genre. Même s’il n’est pas dénué de poncifs, la morale très actuelle qu’il contient lui permet finalement de valoir la curiosité.
Alors qu’ils sont entrain de discuter sur Skype, Blaire et ses amis voient leur conversation dérangée par un inconnu. Celui-ci s’identifie comme étant Laura Barns, jeune étudiante s’étant enlevée la vie, l’année précédente, après avoir été victime d’intimidation en ligne. Croyant à une blague, les jeunes adultes n’y prêtent pas trop attention, mais le mystérieux interlocuteur semble bien être déterminé à les faire payer, poussant ceux-ci à participer à un jeu sadique où leurs secrets les plus intimes seront révélés au grand jour.
S’il comporte bon nombre des mêmes problèmes retrouvés dans la plupart des films d’horreur (où diable sont donc les parents?!), l’impressionnante performance des acteurs, qui sont tous d’un naturel fou, permet d’habilement contourner les autres, le scénario employant la stupidité de ces chers « idiolescents » comme moteur narratif, condamnant le comportement tout aussi immature des victimes que des coupables. De quoi rendre la chose franchement captivante!
C’est dans la première partie, alors que les personnages tentent de découvrir qui s’amuse à les tourmenter, c’est-à-dire alors qu’il y a de la tension, que le film est le plus efficace, celui-ci empruntant ensuite un chemin plus convenu, alors qu’il élimine les protagonistes un par un. Si quelques trouvailles s’avèrent plutôt efficaces (en particulier, un message dont la lecture est interdite), les exécutions sont parfois tellement télégraphiées qu’elles en viennent à tout simplement gâcher le plaisir.
Exercice de style intéressant, Unfriended demeure néanmoins trop connu pour se démarquer vraiment dans ce genre qui n’y arrive que très rarement. Néanmoins, la mise en garde qu’il propose ainsi que les différents retournements que prend celle-ci offrent un divertissement, somme toute, intelligent et où l’idiotie est enfin source de plaisir. Voilà qui n’arrive pas souvent!
Crédits Photos: Universal Pictures