Rien ne se perd. Rien ne se crée.
L’amour est infini. Qu’il soit naissant ou mourant, l’amour regorge de possibilités et de variantes. Aucun amour n’est égal à un autre, et aucune relation ne se compare. Pourtant, lorsqu’on travaille derrière un film romantique comme Un amour infini, on semble plutôt verser du côté de cette célèbre phrase sur la conservation de l’énergie. Sans surprise, voici donc la transformation moderne de Roméo et Juliette et de toutes les autres histoires d’amour.
Un amour infini n’est pas seulement une variante moderne de la pièce de Shakespeare, mais aussi un ramassis de tous les clichés du genre. Pourtant, s’il avait eu l’audace d’avoir été original dans quelques revirements et dans sa finale, le film n’aurait pas été si mauvais. On suit donc Jade et David qui viennent tout juste de terminer leurs études secondaires. Sans jamais avoir adressé un seul mot en 5 ans, ce n’est qu’à la remise des diplômes qu’ils décident d’enfin se parler. Leur rencontre est idyllique; c’est le coup de foudre dès le premier instant. Il faut dire que le destin aura été clément avec eux; à une fête, quelqu’un a décidé d’improviser comme ça un concours de danse par hasard en donnant 30 minutes à tout le monde pour faire une chorégraphie sur une chanson imposée. Bien sûr, vous devinez la chanson qu’on a offerte à ces deux tourtereaux. Non ce n’est pas Couleur Café, mais bien une pièce de piano romantique au maximum. C’est langoureux et voluptueux, mais juste avant leur coup final, une panne de courant survient, les laissant seul à vivre leur amour dans la pénombre.
Et c’est le début de leur amour. Et puis BANG! « Montage »! Cinq minutes de toutes les activités les plus clichées que l’on peut faire en amoureux sur une musique jeune et porteuse d’espoir. Ça, on aime ça! Mais c’est alors que le destin n’avait pas dit son dernier mot. Jade est promise depuis toujours à un brillant avenir et entend absolument suivre les traces de son père, un éminent chirurgien. Quant à lui, David est plutôt modeste, il travaille au garage de son père et ne se voit pas continuer ses études. Elle est ange descendu du ciel, pur, sans défaut et promit à un grand avenir, et lui est un bum tout droit sorti de l’enfer, au passé lourd et aux multiples défauts. C’est du moins ce que pense Hugh, le père de Jade, résolu à détruire par tous les moyens cette relation. Et on imagine la suite.
Ajoutez à ça un chalet sur bord de mer, une ancienne copine menaçante, de l’adultère et des mensonges et vous obteniez Un amour infini.
La réalisation se veut très modeste, sans grande surprise, tout en laissant toute la place aux acteurs qui s’aiment et un peu à ceux qui ne s’aiment pas. Ceux qui s’aiment; Alex Pettyfer (I am Four) et Gabriella Wilde (The Three Musketeers) ont le physique de l’emploi. Jeune et d’une beauté infinie, leur présence à l’écran risque de faire rougir de nombreuses personnes. Leur talent, un peu moins. Gabriella Wilde se veut compétente, mais son rôle ne contient pas assez de nuances ou de variations pour pouvoir réellement impressionner. Le personnage d’Alex Pettyfer se veut un peu plus excentrique, mais l’acteur ne réussit pas complètement à nous faire croire en son passé de voyou. Leur chimie est cependant juste à l’écran, et pour le reste, on en voit souvent que du feu.
Le film s’avère tout de même divertissant; les revirements sont nombreux et le montage énergique permet au divertissement de passer rapidement. On a appliqué également au film ce que j’aime appelé le traitement « One Tree Hill ». Certains en seront agacés ou d’autres ne s’en plaindront pas, mais ce procédé consiste à bourrer le film de chansons pop et de les insérer le son dans le tapis à des moments clés de l’histoire. Un bec qui s’en vient, une chanson. Une chicane, une chanson. Et ainsi de suite. Ça m’énerve au plus haut point de vouloir absolument justifier l’émotion avec des chansons, mais cela demeure relatif à chacun.
Que vous soyez en couple ou célibataire, il y a de fortes chances que Un amour infini vous divertit assez pour que vous sortiez du cinéma le sourire aux lèvres. Mais il n’y a aucune chance que ce film soit infini dans notre imaginaire.
Crédit Photos : Universal Pictures Canada
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