Il est très dommage lorsqu’une bande d’acteurs talentueux et un cinéaste au passé respectable se retrouvent avec un script boiteux, ennuyant et à la limite de l’insupportable. Voilà ce qui arrive avec Transcendence, un film franchement décevant qui aurait pu être un excellent thriller sur l’informatique et l’intelligence artificielle.
À Berkeley, en Californie, le professeur Will Caster, qui a atteint l’ultime stade d’une maladie à l’issue fatale, effectue des recherches sur la transcendance en informatique. Il souhaite créer un ordinateur doté de conscience et d’émotions autonomes. Dans ce but, il réussit le téléchargement du cerveau d’un singe. Joseph, son mentor, en est impressionné, tout comme son collègue, Max. Quand Will meurt, sa conjointe, Evelyn, suit ses directives. Elle télécharge l’esprit de Will. Celui-ci s’incarne alors en image virtuelle et investit sa pensée toute-puissante dans l’univers du Web, où il a le pouvoir de détruire et de régénérer. Sa soif de contrôle est sans limites. Alarmés par les excès de ce pouvoir univoque, des terroristes s’allieront à Joseph et à Max pour tenter de sauver Evelyn et d’annihiler l’ultra-conscience dévastatrice.
L’idée était bonne… Vraiment bonne, je l’avoue! Malheureusement, une bonne idée ne donne pas nécessairement un bon film, particulièrement lorsque les acteurs offrent de mauvaises performances, les scènes d’action ne sont pas entraînantes et que le scénario est rempli d’incohérences narratives et temporelles. Parce que l’histoire qui nous est présentée ici avait tout pour nous offrir un excellent film de science-fiction. Car, en prenant compte tous les enjeux moraux, sociaux et humanistes, il aurait été possible de se retrouver avec une œuvre ingénieuse et engagée. Le résultat est tout autre…
C’est avec Transcendence que Wally Pfister a décidé d’entamer sa carrière de réalisateur. Auparavant, celui-ci avait collaboré, en tant que directeur photo, avec le grand Christopher Nolan sur la plupart de ses projets les plus importants (Inception, The Dark Knight…). De quoi, avouons-le, piquer la curiosité, ne serait-ce que pour le côté technique de la chose. Toutefois, le défenseur du film-pellicule de longue date qu’est Pfister n’arrive jamais à offrir une âme à son film. Sa réalisation est tout simplement fade, chaotique et pas inspirée pour deux sous. Le tout ne s’arrange pas lorsqu’arrivent en scène des effets spéciaux de piètre qualité qui nous rappellent un jeu vidéo à succès.
Le casting est composé de plusieurs comédiens de qualité, mais tous semblent s’ennuyer à mourir. Johnny Depp et Rebecca Hall livrent des performances correctes, mais le scénario les empêche de se démarquer comme ils ont pu le faire par le passé. Seul Paul Bettany arrive à camper un personnage tridimensionnel digne de mention.
Au final, Transcendence est un film où les performances des acteurs déçoivent, où l’ingénieuse idée principale n’est pas assez exploitée, ce qui fait en sorte que l’on se retrouve avec un long-métrage que l’on oubliera rapidement, une fois sortie de la salle.
Crédits Photos : Warner Bros. Canada