The Raid: Redemption, à sa sortie en avril 2012, s’était rapidement vu surnommé « le meilleur film d’action de tous les temps » par les fans du genre qui allaient bientôt placer son réalisateur, Gareth Evans, sur un piédestal des plus élogieux. Deux ans plus tard, celui-ci nous offre Berandal, une suite on ne peut plus attendue qui tente désespérément de mettre les bouchées doubles. Sauf qu’Evans semble avoir oublié que c’est la simplicité extrême de Redemption qui en avait fait une expérience cinématographique viscérale, directe et mémorable.
Après avoir combattu dans un bâtiment rempli de gangsters, le policier Rama croyait que tout était derrière lui et qu’il pouvait maintenant reprendre une vie normale. Toutefois, c’est tout le contraire qui l’attend. Bien qu’il ait combattu des adversaires de taille dans ce bâtiment fatidique, il devra désormais affronter les hauts dirigeants de cette organisation criminelle qui est bien plus complexe qu’il aurait pu s’imaginer. Pour tenter de protéger son fils nouveau-né et sa femme, Rama n’a qu’une seule option: infiltrer ce groupe criminel et grimper les échelons de la hiérarchie jusqu’à ce qu’il ait accès aux politiciens et aux policiers corrompus influents.
Suite directe au premier opus et ne débutant que quelques heures après celui-ci, Berandal s’avère presque plus un drame policier qu’un film d’arts martiaux. Bénéficiant d’une bien plus longue durée que son prédécesseur, Evans en a profité pour offrir à ses fans une trame narrative plus élaborée et complexe qu’auparavant, dans ce long-métrage qui, au bout de ses 2h30, se trouvent à être, très franchement, presque trop long. Suite logique de l’œuvre originale? Certes, mais cette histoire d’agent double, de corruption et de mafiosi n’arrive jamais à nous accrocher ainsi qu’à nous surprendre et devient au final très secondaire et quasi-ennuyante. Dommage, puisque les comédiens principaux et secondaires s’avèrent tous plus que compétents.
Mais, si le cinéaste gallois est bien doué dans un domaine, c’est dans les scènes d’action. Grâce à une caméra habilement manœuvrée, un montage presque imperceptible ainsi que certains des meilleurs chorégraphes et cascadeurs du domaine, Evans livre encore une fois la marchandise et offre des scènes de combats encore plus élaborées que celles vues précédemment. Nous avons donc droit à un combat au corps à corps se déroulant à l’intérieur d’une automobile, au massacre des passagers d’un wagon de métro par une jeune femme usant de marteaux comme armes (et dont le nom est littéralement Hammer Girl!), et j’en passe. Les blessures qu’infligent les personnages à leurs comparses sont sanguinolentes à souhait et absolument horribles, mais ne tombent nullement dans le ridicule, fort heureusement. Jamais aurai-je entendu autant de gémissements et de murmures de dégoût dans une salle obscure.
Cependant, The Raid 2: Berandal manque simplement de relief. Cette suite, tout comme son grand frère, est un véritable charnier qui amadouera certainement les amateurs du genre mais qui aurait cependant gagné à restreindre un peu ses ambitions (ou bien les développer encore plus…).
Ce film est uniquement présenté dans sa version originale en indonésien avec sous-titres en anglais.
Crédits Photos: Les Films Séville