Plutôt un film d’action qu’un d’épouvante, The Purge proposait une prémisse qui, quoique tirée par les cheveux, offrait un lot de possibilités vraiment intéressantes et amusantes. Parce que, lorsque l’on arrive à bien la maîtriser, la satire peut offrir certains des meilleurs moments de comédie que l’on peut imaginer. Malheureusement, le film de James DeMonaco n’avait su prendre possession de son plein potentiel et était demeuré un long métrage d’épouvante semblable à n’importe quel autre. Voilà qu’arrive, un an plus tard, The Purge, deuxième du nom, Anarchy, suspense anthologique qui, théoriquement, frappe dans le mille.
En 2023, le gouvernement américain décrète, malgré l’opposition de plusieurs citoyens, une purge de 12 heures. Au cours de cette période, toutes les violences sont permises, dans le but, ultimement, de diminuer radicalement la criminalité. La nuit du 21 mars transforme les rues en véritables champs de bataille. Un ancien militaire sauve la vie d’Eva, de sa fille Cali et d’un jeune couple. Poursuivi par des assassins armés et bien organisés, le groupe se dirige vers un refuge.
Aussi ingénieuse que ridicule, cette mise en situation; d’abord présentée comme une catharsis servant à se débarrasser de toutes émotions négatives et frustrations renfermées, cette loi sur laquelle ont voté les Pères fondateurs permettant aux citoyens de commettre des crimes comme bon leur semble est en fait une façon plus malsaine et radicale de mettre un terme à la surpopulation. Bref, un véritable «génocide des pauvres». Surtout l’opportunité pour des cinéastes de flanquer un beau doigt d’honneur au gouvernement, ces derniers sont en pleine connaissance de l’absurdité du projet qu’ils ont entre les mains. À noter la performance des acteurs campant le rôle des méchants richards qui sont vraiment hilarants. Oui, théoriquement, ce sont vraiment toutes de bonnes idées, mais…
Déjà, nous sommes généralement beaucoup plus indulgents face aux incohérence narratives (il faut vraiment se forcer, mais tout de même), avec ce genre de productions. Considérant qu’un assassin potentiel se trouve à chaque coin de rue, il est… « normal » que la peur et l’effroi poussent nos protagonistes à prendre des décisions discutables. Cependant, il est plus ardu de comprendre que ceux-ci soient encore affairés à terminer leur épicerie, alors que le massacre débutera dans moins de deux heures. Heureusement, Anarchy peut se considérer chanceux de bénéficier d’un casting relativement solide, ce qui fait en sorte que les choix plus « agaçants » que prennent les personnages ne nous frustrent jamais trop. Véritable révélation pour Frank Grillo, d’ailleurs, qui a désormais tout pour devenir une icône du genre!
Sans jamais trop en faire, The Purge : Anarchy est supérieur à son prédécesseur, parce qu’il prend plaisir à exploiter et à développer ses règles de base, contrairement au premier long métrage qui, lui, n’était qu’un simple huis clos. Si la tendance se maintient, les prochains opus de cette série risquent de nous offrir de belles surprises. On les attend déjà avec impatience.
Crédits Photos: Universal Pictures
*Résumé pris sur le site web de la Régie du cinéma*