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Silence

Par Miguel Plante · Le 16/01/2017

Si Scorsese, depuis le début de sa carrière, multiplie les succès, force nous est d’admettre qu’il utilise une structure narrative similaire dans chacune de ses œuvres : On y présente généralement un personnage, avide de pouvoir, qui vivra une ascension fulgurante suivie d’une déchéance tout aussi radicale. Silence, le dernier-né du réalisateur américain, n’échappe pas à la règle, même si le propos et le traitement du film se veut beaucoup moins axé sur le divertissement, et davantage sur la contemplation. Le résultat est un film tout aussi percutant, mais qui demandera plus d’effort au spectateur, au risque d’en perdre quelques uns.

Dans cette adaptation de l’oeuvre littéraire de Shusaku Endo, on suivra deux prêtres jésuites (Andrew Garfield et Adam Driver) en mission dans un Japon hostile afin de retrouver la trace d’un ancien missionnaire (Liam Neeson) qui se serait converti au bouddhisme. Les deux héros, de tempérament non-violent, seront confrontés à des idéaux et à une ferveur religieuse radicale alors que dès leur arrivée dans le pays, ils découvriront une communauté recluse, qui vit sa religion en cachette. Ils seront donc confrontés à une série de questionnements éthiques par-rapport à l’identité et à la nécessité de Dieu, de la foi et de la religion de manière générale. Tout cela, ancré dans la violence ironique des guerres religieuses des siècles passés.

Bien entendu, le propos du film aurait pu être exprimé d’une foule de manières, mais le choix de situer l’intrigue au Japon amène plusieurs moments forts, notamment au niveau de la direction photo et de la réalisation. On croit par moments à un film de Kurosawa : longs plans statiques avec plusieurs figurants en mouvement, mise en scène réfléchie et jamais tape-à-l’œil, mais toujours au service de l’intrigue. Bien sûr, le choix des longues plaines et côtes du Japon invitent à un film contemplatif, et à ce niveau, les fans du genre ne seront pas déçus. Malheureusement, le film de presque 3 heures (comme Scorsese sait si bien les faire) souffre de quelques longueurs, davantage dues à la répétition du propos qu’au style esthétique. On aura parfois l’impression de toujours revenir à la même thématique, exploitée de manière similaire : les bouddhistes demandent aux catholiques de se convertir, ils refusent (ou acceptent), puis se questionnent sur leur geste. Puis, répétez la même prémisse cinq ou six fois, et vous obtiendrez Silence.

Devant un comité d’accueil si invitant, qui ne renoncerait pas à la religion catholique?

 

Au-delà de ces quelques longueurs scénaristiques, le film est maîtrisé à la perfection : Scorsese a un long curriculum vitae, et sa connaissance du septième art est visible dans son choix de plans, sa direction d’acteurs, sa sensibilité visible tout au long du film. Les questionnements qui nous sont offerts avec Silence sont tout à fait légitimes et bien amenés. Pourtant, on aurait bien pu enlever une demi-heure au film qu’il eût été tout aussi efficace. À l’inverse du questionnement sur la foi, qu’on nous balance parfois à tort et à travers, certaines scènes pourtant tellement importantes (les retrouvailles tragiques des personnages principaux, au deux tiers du film) sont escamotées, et la tension dramatique tombe complètement à plat.

Il faut dire, puisqu’on parle de tension, que Scorsese réussit ici tout un tour de maître : réaliser un film de 161 minutes sans qu’aucune note de musique ne soit attendue. Faisant écho au titre Silence, ce choix esthétique amène à la méditation, à une réflexion plus accrue par-rapport à la thématique, et confirme une fois de plus le génie de Scorsese. Car si le film est un peu trop long, en aucun cas l’absence de musique n’est étouffante ou lourde. Y pallie une conception sonore affinée et réfléchie, qui laisse la salle de projection dans un silence admiratif.

Au final, Silence n’est donc pas le chef d’œuvre de Scorsese auquel on aurait pu s’attendre. Avec ses trois heures répétant des variations sur un même thème, on est à des lieux du rythme et de la violence de Wolf of Wall Street ou Raging Bull. Pourtant, pour son esthétisme, sa maîtrise de l’appareillage cinématographique et pour l’immense travail de mise en scène qu’il a dû nécessiter, Silence en vaut le coup.

 

 

 

 

Silence
Miguel Plante
16/01/2017
7/10
Silence, comme son titre l'indique, n'est pas à l'image d'une fanfare pompeuse et divertissante. Il est plutôt méditatif, contemplatif, et brillamment exécuté malgré une intrigue répétitive.
7 Note finale
Jeudi soir - Bon film!

Silence, comme son titre l'indique, n'est pas à l'image d'une fanfare pompeuse et divertissante. Il est plutôt méditatif, contemplatif, et brillamment exécuté malgré une intrigue répétitive.

Réalisation
8
Scénario
6
Distribution
7.5

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Miguel Plante

Après avoir terminé ses études universitaires en Cinéma à l'UQÀM, Miguel a compris qu'il devait se trouver une autre raison pour produire des critiques et analyses cinématographiques. Depuis, il cherche à se faire voir par une personne qui lui aurait enseigné auparavant afin de savoir quelle note il aurait aujourd'hui.

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