Dwayne ‘’The Rock’’ Johnson, tête d’affiche d’un film catastrophe. On sait d’emblée que San Andreas se rapproche davantage d’un Independance Day ou d’un 2012 qu’un d’un The Impossible ou The day after tomorrow. Néanmoins, la dernière offrande de Brad Peyton, malgré un scénario improbable et prévisible, éblouit par ses saisissants effets spéciaux.
Ray (Dwayne Johnson), pilote d’hélicoptère de sauvetage, est en instance de divorce avec Emma (Carla Gugino), qui l’a quitté pour Daniel Riddick (Ioan Gruffudd), un architecte prospère. Un drame terrible explique leur séparation. Ray essaie donc d’être présent le plus souvent possible pour sa fille Blake (Alexandra Daddario). Or, les choses se compliquent lorsque la faille de San Andreas s’ouvre, provoquant de spectaculaires tremblements de terre de Los Angeles jusqu’en San Francisco. Ray et Emma devront rapidement retrouver et sauver leur fille ainsi que ses nouveaux alliés avant qu’il ne soit trop tard. Pendant ce temps, Lawrence (Paul Giamatti), professeur émérite se spécialisant dans les séismes, armé d’une journaliste (Archie Panjabi), tente d’alerter la population sur l’ampleur de la catastrophe.
En assumant pleinement son côté popcorn, San Andreas parvient à demeurer divertissant du début à la fin. Même s’il n’échappe pas à certaines failles narratives, le scénario est farouchement bien construit. Les avertissements de Lawrence, les obstacles périlleux vécus par Ray et Emma et les recherches de Blake pour trouver un haut établissement pour se mettre à l’abri coexistent harmonieusement. Ces intrigues témoignent d’un effort certain pour pas que les scènes d’action ne prennent le dessus sur le contenu. C’est à moitié réussi. Le trouble passé de Ray et Emma soulève l’intérêt. La complicité naissante entre Blake, Ben et son petit frère Ollie arrache des sourires et quelques poussées de rire. Toutefois, les ficelles expliquant ces péripéties sont très grosses, voire ridicules. Puisque les (més)aventures caractérisant les destins des protagonistes sont davantage racontées qu’imagées, l’auditoire s’attache moins rapidement.
Nul besoin d’être un sismologue pour se rendre compte que les catastrophes contenues dans San Andreas se révèlent hautement exagérées. Les explications fort verbeuses et bourrues en chiffres et termes scientifiques incompréhensibles données par Lawrence prennent une tournure universitaire et trop didactique qui empêchent le plus commun des mortels de saisir l’entièreté du message. Une faille se déchire et les édifices du monde entier explosent, c’est l’essentiel qu’il faut cerner. À travers les tsunamis, les arbres qui tombent et les milliers de corps disparus, plusieurs coïncidences tirées par les cheveux font décrocher. Les faux revirements dramatiques et l’ennuyante prévisibilité de l’intrigue principale entrainent des longueurs à mi-parcours, car on sait très bien comment le tout va platement se conclure. Même si on a ici affaire à un film familial qui se veut rassembleur, quelques éléments de surprise s’éloignant de l’idéologie des contes de fées auraient rehaussé l’originalité de l’œuvre.
Ceci dit, Brad Peyton dose efficacement dialogues sympathiques et effets spéciaux impressionnants. Les angles de caméra variés créent un montage exaltant des bâtiments qui s’écroulent. Les spectateurs restent impuissants et ébahis face aux destructions se déroulant devant eux, oubliant la machine technique entourant la magie du fameux écran vert. Les scènes d’action, exécutées à la perfection, sont du même ordre que celles présentes dans Avengers et compagnie. Étonnamment judicieux sans être transcendant, l’emploi du 3D justifie la bonification du tarif d’entrée. Même si elle ne fera pas bondir l’auditoire de son siège à plusieurs reprises, la technologie tridimensionnelle permet de s’immiscer avec aise dans la promenade proposée.
Aux prises avec des personnalités stéréotypées et plaquées à l’os, la distribution s’en tire tout de même convenablement. The Rock demeure The Rock : musclé, impénétrable et foncièrement médiocre quand vient le temps d’être touchant. Heureusement qu’il a pour complice une Carla Gugino énergique et volontaire. Paul Giamatti, rarement mauvais, livre une prestation honnête. Par contre, la palme revient à Alexandra Daddario, complètement étincelante et charismatique dans le rôle de Blake. Elle est très bien accompagnée par Hugo Johnstone-Burt et le jeune Art Parkinson, attachants à souhait.
Avec ses scènes d’action explosives, son humour bon enfant et son utilisation pertinente du 3D, San Andreas s’avère être un divertissant amuse-gueule avant l’arrivée des gros blockbusters de l’été.
Ce film est à l’affiche depuis le 29 mai 2015.
Crédits Photos : Warner Bros Pictures
