C’était mercredi dernier que débutait l’édition 2017 des RVCQ, ou le Rendez-Vous du Cinéma Québécois, qui se veut un festival rassemblant toutes les productions cinématographiques de la province réalisées au cours de l’année précédente. Le festival, qui présentait en guise d’ouverture le film grand public Ça sent la coupe, se poursuivait en force hier avec la projection de plusieurs titres dont vous avez déjà entendus parler: Chasse-galerie: La légende ou même Maurice Richard (car oui, le festival propose le visionnement de classiques du cinoche québécois, et Roy Dupuis, on n’en a jamais assez, comme le mentionne Pierre-Luc Funk, porte-parole du festival, dans la bande-annonce des Rendez-Vous.
Même si la projection de ces classiques québécois était attirante, c’est pourtant dans l’obscurité de la Cinémathèque que je me suis retrouvé, en compagnie d’une salle pleine, pour la projection En Images, qui rassemblait 6 courts-métrages tous bien différents, mais ancrés dans une atmosphère commune: celle de la mémoire, du souvenir, de l’identité.
La soirée ouvrait avec Oscar de Marie-Josée Saint-Pierre, une courte expérimentation racontant le parcours du célèbre pianiste Oscar Peterson à l’aide de collages, animations et autres effets esthétiques.
Le ton jazz rythmé et très sensible du court métrage donnait le ton pour la suite, alors que Vaysha, L’Aveugle, animation de Theodore Ushev, nous impressionnait par son savoir-faire et son ingéniosité. Le film, racontant l’histoire d’une femme qui, d’un oeil, voit le passé, et de l’autre perçoit l’avenir, se veut une allégorie d’une humanité insensible au moment présent. Ton un peu moralisateur, certes, mais qui ne laisse pas indifférent, ce qui justifie probablement sa nomination aux Oscar dans la catégorie du meilleur court métrage d’animation.
La soirée, qui s’est poursuivie avec trois excellents courts métrages plus comiques et légers (respectivement: Sigismond sans images d’Albéric Aurtenèche, Seule de Mélanie Charbonneau et Nonna de Pascal Plante), nous donna l’occasion de découvrir plusieurs cinéastes charmants, dotés d’une vision cynique, mais rafraîchissante de la société actuelle.
Finalement, c’est le moyen-métrage davantage sensible et personnel Photo Jaunie qui fermait le bal. Réalisée par Fanie Pelletier, cette compilation d’images d’archives familiales raconte une histoire que tout le monde connaît: celle de l’amour d’un père à sa fille, de la transmission de la sensibilité artistique de génération en génération… C’est surtout un hommage poignant au père de la réalisatrice, représenté par les fragments de son journal intime, qui ne peut laisser indifférent.
Bref, une soirée forte en émotions qui débute le RVCQ, édition 2017, avec force.
«Oh non, Miguel, mais j’ai manqué tout ça, comment je vais faire pour m’en remettre?»
Une bonne solution à ce problème existentiel serait probablement de faire un tour au Quartier Latin de Montréal, d’ici au samedi 4 mars, alors qu’une grande quantité de produit local sera présenté dans les nombreuses salles associées au festival.
VENDREDI, 24 février:
- Performance Le Temps des Lilas, qui sera sans doute unique.
- La compilation Retour vers le présent, qui présente un montage de 400 films issus des collections du GIV, des Films du 3 Mars et de Spira.
- Avant les rues, long métrage de Chloé Leriche à découvrir.
Crédit Photo : RVCQ
