Lorsqu’on parcourt l’imposante feuille de route du réalisateur américain Ron Howard, force est de constater que celui-ci est capable du meilleur (Un homme d’exception, Cinderella Man) comme du pire (Le dilemme). Sortie en 2011, ce dernier, une comédie fade incapable d’extirper à fond tout son potentiel réflexif et comique, a laissé un goût amer en bouche. Deux ans plus tard, Howard parvient à faire oublier ce cuisant échec en proposant Rush, un dynamique drame sportif relatant les fulgurantes ascensions de James Hunt et Niki Lauda, deux champions de Formule1 et rivaux qui se sont défiés pendant plus de six ans.
James Hunt (Chris Hemsworth), Britannique à la chevelure blonde en bataille et provenant d’une famille somme toute aisée, aspire à délaisser la course automobile amateur pour rejoindre les rangs professionnels de la Formule1. Niki Lauda (Daniel Bruhl), Allemand dont l’avenir était déjà planifié, rompt les ponts avec sa famille et fait tous les sacrifices nécessaires pour enfin accéder à son rêve ultime. De 1970 à 1976, Hunt et Lauda se disputent constamment la pole position et se jouent dans le dos. Après son divorce avec une top-modèle internationale, James, fidèle à ses habitudes de rebelle à la belle gueule, continue de multiplier les conquêtes sans lendemain alors que Niki est parfaitement heureux en ménage. En apparence, les deux coureurs peuvent sembler être des ennemis jurés. Or, l’animosité qui caractérisait leur relation et la volonté de toujours remporter sur l’autre étaient leurs principales sources de motivation. Leur étrange amitié était teintée d’un sincère respect.
La fascinante complexité de leurs interactions est très bien dépeinte tout au long du film. Par chance, le scénario évite les clichés définissant grossièrement les relations amour/haine. L’accent est mis sur les exploits sportifs des deux coureurs. Des performances franchement impressionnantes et qui soulèvent l’admiration, peu importe le degré d’intérêt que vous portez pour le sport. La réalisation dynamique et les couleurs vives nous permettent de plonger à pieds joints dans la frénésie qu’entraine la course automobile. Rush porte bien son nom. Le film insuffle une vraie surcharge d’adrénaline à ses spectateurs! Les scènes montrant les pilotes en action sont divertissantes et très bien exécutées. Howard réussit également à bien doser les répliques sanglantes et les moments dramatiques tout en conversant un bon rythme d’allée dépourvu de longueurs.
En délaissant momentanément le marteau de Thor, Chris Hemsworth démontre qu’il est plus qu’un amas de muscles saillants. Sa personnification de James Hunt est bien nuancée. Le bel adonis progresse et l’évolution de ses habiletés en jeu risque d’être intéressante à surveiller. Par contre, la véritable vedette et révélation du film, c’est Daniel Bruhl. Il incarne Niki Lauda avec aplomb et sensibilité. Son poignant regard débordant de détermination déstabilise et convainc tout au long du film.
Bref, Rush est un divertissement de qualité que toute la famille peut apprécier. La réalisation énergique de Ron Howard et l’efficace scénario dégagé de l’aspect mélodramatique habituellement associé aux faits vécus permet de s’approprier l’histoire et s’immiscer avec intérêt dans l’intrigant univers de la F1. Les interprétations justes et sincères de Chris Hemsworth et spécialement Daniel Bruhl sont la cerise sur le gâteau.
Ce film sera disponible en DVD et Blu-Ray dès le 28 janvier 2014.
Crédit Photos : Les Films Séville
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