S’il est d’origine néerlandaise, c’est surtout pour ses productions américaines qu’est reconnu Paul Verhoeven. Parfaits exemples d’oeuvres de série B de qualité, ses films de science-fiction plus violents les uns que les autres ont diverti bon nombre de cinéphiles partout à travers le monde. Alors que son remake s’apprête à débarquer dans les salles obscures, le moment semblait parfaitement choisi pour vous présenter RoboCop, film ayant fait la renommé du cinéaste.
Détroit est en proie au crime et à la corruption. Lorsque l’honnête policier Alex Murphy est grièvement blessé et laissé pour mort, l’OCP, un important conglomérat militaro-industriel, décide de transformer l’homme en arme infaillible : RoboCop. Mi-homme, mi-robot, ce cyborg de la justice a désormais pour mission de faire régner la loi dans la ville. Cependant, l’âme de Murphy se trouve toujours à l’intérieur du robot et, bien rapidement, sa quête de justice se transformera en véritable vendetta.
Bien plus qu’un simple film d’action, RoboCop s’avère, d’abord et avant tout, l’étude d’un personnage. Rappelant cet adage qu’est la loi de Murphy (le fait que l’auteur de cette thèse et notre héros partage le même nom n’est en rien une coïncidence), le long-métrage n’hésite pas à traiter grandement de l’obsession de l’ordre, de la sécurité, des dangers de notre technologie ainsi que de l’âme humaine. Dans le rôle du personnage titulaire, Peter Weller livre une performance parfaitement maîtrisée. On passe une majeure partie du film à explorer les angoisses et les cauchemars en rapport à la vie antérieure du cyborg auxquels celui-ci doit faire face. Grâce à la sensibilité qu’il dégage, Weller arrive à transformer son personnage en bien plus qu’un simple super-héros au look frôlant le ridicule.
Certes, la violence est très crue et omniprésente, mais est également nécessaire afin de bien légitimer cette forme de loi représentée par RoboCop. D’autre part, ces divers bulletins de nouvelles qui entrecoupent les trois actes du film s’avèrent franchement ingénieux, puisqu’ils banalisent les sinistres événements dont nous sommes témoins. Quoiqu’il en soit, certains seront peut-être déçus de « l’action » que nous propose Verhoeven; outre les actes de justice extrêmes employés par notre héros, le film ne présente aucune scène de poursuite ou de fusillade s’avérant particulièrement mémorable.
Bref, visionner RoboCop, c’est retrouver cette époque où les films d’action et de science-fiction ne se mesuraient pas à la quantité d’explosions et de testostérone qu’ils contenaient. Fans du genre, faites-vous plaisir et découvrez ce film ingénieux, sensible, drôle et on ne peut plus divertissant.
http://www.youtube.com/watch?v=a68aTH1qYY4
Crédit Photos; Google images
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