La mort est un sujet couramment traité au cinéma, à un point tel qu’elle se voit exploitée sous toutes les formes. On la retrouve dans la comédie, le grotesque, l’horreur, le drame, le suspense… et, évidemment, le film pour ados. Récemment, j’ai eu le bonheur de tomber face à face avec Restless, oeuvre signée par nul autre que Gus Van Sant. Dans la foulée de plus en plus courante de films qui prônent une romanisation de la mort, pour ne nommer que le récent The Fault In Our Stars, par exemple, ce film m’est apparu comme un magnifique cri du coeur, à la fois plein de douleur et de paix.
Le film met en scène Enoch, un jeune adulte passionné par les funérailles, auxquelles il se retrouve de manière presque quotidienne, et ce, sans même connaitre celui ou celle qui se veut responsable de la tenue de cette cérémonie. Lors de l’une de ces rencontres funèbres, Enoch croise le regard d’Annabel, jolie et brillante jeune fille en phase terminale. Le compte à rebord étant déjà commencé, les deux amis tombent rapidement amoureux, partageant une passion commune: la compréhension de la mort.
D’une grande simplicité, le film charme par la paix qui l’habite. Les larmes, la peur et la séparation sont remplacés par des rires, des questionnements et un désir d’apprivoiser l’incontrôlable. Les personnages sont peu nombreux, tout comme les actions présentées.
Restless, c’est un quotidien où chaque minute compte, et où l’exploitation de ces mêmes minutes trouve souvent sa raison dans de longs silences rassurants et des sourires partagés.
En quelque sorte, l’histoire d’amour est d’un grand réalisme. Évidemment, les possibilités qu’un passionné de funérailles et une condamnée à mort tombent amoureux sont plutôt faibles, mais cette possibilité est si bien traitée, présentée et imparfaite, qu’elle en devient complètement plausible. Bien plus plausible, vous l’aurez compris, que les films d’ados au scénario si savamment calculé qu’il réussit à faire pleurer exactement à la 45ème minute.
La facture du film, son rythme et sa caméra sauront charmer les fous de Van Sant, qu’on ressent dans ce film comme s’il était à nos côtés. La trame sonore, pour sa part, est d’un charme absolu. Elle se colle à l’image et l’intensifie, en douceur et en force. Composée par nul autre que Danny Elfman, elle se fait l’une de ces trames qu’on a envie d’écouter encore et encore, puisque tellement complète en elle-même.
Restless, c’est un film sur la mort. C’est un film à la fois léger et dur, agréable et terrifiant. C’est un film sans prétention, plein de battements de coeur et de frousses inévitables. C’est un film d’amour et d’au revoir, de matins et de soirs.
C’est un film qu’il fait bon voir… et qui permet, étonnamment, de traiter de la mort comme jamais on avait osé le faire.
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