Si, lors de sa sortie en 1999, The Blair Witch Project avait terrorisé une génération de cinéphiles en introduisant ceux-ci au « found footage », [Rec], sorti huit ans plus tard, est un peu la renaissance de ce style cinématographique. Entièrement tourné à l’aide d’une caméra à l’épaule (donc, réaliser avec des peanuts), le film de Jaume Balagueró et Paco Plaza en est un qui vous donnera assurément la frousse. Thriller relativement efficace du début à la fin, il ne le doit cependant pas à sa technique peu conventionnelle.
Angela est une jeune journaliste qui, dans le cadre d’un reportage, suit les membres d’une caserne de pompiers lors d’une intervention. Suivie par son caméraman Pablo, elle passe donc la nuit avec eux dans un immeuble où une alarme a été déclarée. Cependant, la situation tourne au cauchemar lorsqu’ils découvrent que l’immeuble est en fait infecté d’une horde de zombies. L’édifice est aussitôt mis en quarantaine par les forces policières et tous les individus se retrouvent enfermés à l’intérieur. Munie de sa caméra, Angela nous fera vivre son cauchemar…
Mise en situation convenue et menace habituelle, [Rec], en soi, est un long métrage d’épouvante tout à fait ordinaire cherchant à mettre en place un dénouement qui est particulièrement frappant et mémorable. Cependant, pour cette quinzaine de minutes d’anthologie, une soixantaine est passée à suivre des personnages qui n’ont pas grand chose pour les rendre attachants. De les laisser ne pas toujours prendre la décision la plus logique au monde finit par rendre ceux-ci, en plus de détestables, inefficaces. Cependant, être détestables ne signifie pas pour autant que les comédiens sont dénués de talent, et ce, parce que ceux-ci font preuve d’une excellente maîtrise de l’improvisation, lorsqu’ils se retrouvent confronté à des moments de tension (gardés secrets aux acteurs, afin de maximiser l’effet de surprise).
Proposition d’origine intéressante, l’utilisation de la caméra intradiégétique demeure logique… jusqu’à un certain point. On peut comprendre que, pour la protagoniste, de pouvoir filmer ces pompiers lors d’une intervention et en plein dans le feu de l’action est une chance inespérée pour celle-ci. Toutefois, lorsqu’entrent en scène les créatures en quête de chair, la vraisemblance commence à disparaître, tout comme le climat de tension et de mystère qui, jusque là, était plutôt convaincant. On recycle également les même techniques cherchant à nous faire peur; les coupures abruptes, les sonorités très fortes, un silence omniprésent, etc. Mais c’est dans ce qui se déroule autour des personnages, ce que l’on ne voit pas, que réside la vrai terreur. Déjà, de ne pouvoir s’échapper d’un édifice pris d’assaut par des créatures meurtrières est assez effrayant, mais de ne pas recevoir l’aide des autorités (ceux chargés de vous protéger) est une mise en situation qui a tout pour vous donner une vraie frousse.
Malgré tout, le film demeure un divertissement horrifique efficace, quoique convenu, qui peut miser sur une montée dramatique des plus efficaces.
Crédits Photos: Entertainment One Films Canada Inc.
