D’un côté, force est d’admettre qu’une énième adaptation de ce classique de la littérature signé Jane Austin qu’est Pride & Prejudice se serait probablement avérée aussi ennuyante. Les auteurs et scénaristes derrière ce nouveau long métrage peuvent au moins se féliciter d’avoir tenté quelque chose de différent et de risqué. C’est mince, mais c’est déjà un début…
Certes, se débarrasser de la critique que voici en affirmant simplement que la puérilité ridicule et sans pareil que présentait à lui seul le titre du film était suffisant pour que ce dernier succombe à l’échafaud s’avèrerait assez aisé. Néanmoins, en toute humilité, c’est loin d’être ce que désirait le critique que voici. C’est seulement que, lorsque la seule véritable lacune que l’on peut reprocher à une œuvre avec un titre comme Pride & Prejudice & Zombies est d’être d’un ennui aberrant, c’est qu’il y a quelque chose qui cloche.
Alors que la menace zombie est présente en Grande-Bretagne, au XIXe siècle, le colonel Darcy semble bien être le seul homme capable de contrer ce fléau. Le jeune homme croisera chemin avec la famille Bennet, dont les cinq filles doivent être mariées pressement. Étant la plus dévergondée et la mieux entraînée du lot, Darcy s’éprend bien rapidement de la jeune Elizabeth, ce qui lui emmènera encore plus de soucis que les créatures de la mort.
Trop risible pour être pris au sérieux et beaucoup trop dramatique pour arriver à la hauteur de ses ambitions, le long métrage de Burr Steers nous laisse, finalement, qu’indifférents. Ce qui est dommage, la reproduction victorienne ayant été faite méticuleusement et la plupart des acteurs se tirant d’affaire de façon plus que respectable (notamment le jeune Sam Riley, bénéficiant certainement du charisme que demande le personnage de Darcy).
En venant à trop se concentrer sur l’aspect « Austenien » de la chose, Pride & Prejudice & Zombies finit ultimement par oublier sa marque de fabrique qu’est son aspect de série B. Voilà une occasion où sombrer dans la surenchère et l’exagération aurait été une option plus que louable. On se retrouve plutôt avec un long métrage où la créativité derrière ses décapitations, empalements et éviscérations peine à arriver à la cheville de certaines séries télévisées appartenant au même genre.
Et pour ces adolescents, public cible de cette nouvelle mouture, de n’avoir eu qu’à y ajouter des morts-vivants relève presque de la condescendance; comme s’il l’on ne pouvait intéresser les Millennials à la littérature anglaise que de cette façon…
Crédit photos: Les Films Séville