Vous le savez comme moi, coronavirus veut dire «binge watching» au carré! En ces temps incertains où nous sommes tous confinés à notre fauteuil, je me suis abonné à CRAVE pour y découvrir les dernières tendances en termes de télévision américaine, notamment The New Pope et Westworld sur HBO (tous les deux excellents d’ailleurs). J’ai eu aussi la grande surprise de découvrir la première et la seule série québécoise francophone co-produite par le service de diffusion: Pour toujours, plus un jour. Cette série, qui en est encore à sa première saison, est présentement accessible sur CRAVE gratuitement pendant 30 jours.
De prime à bord, je dois admettre que j’entretiens une relation amour-haine avec les séries TV québécoises. Certaines sont vraiment excellentes (oui, je fais référence à toi Série Noire), d’autres souffrent d’un scénario limité et unidimensionnel. Par contre, il faut l’avouer, nous sommes très talentueux au Québec et nous débordons de potentiel. C’est pourquoi les producteurs comme Netflix et CRAVE commencent à s’y intéresser. Donc, sans plus tarder, voici notre drapeau nationaliste au sein de l’empire CRAVE, la série jeunesse comique et romantique Pour toujours, plus un jour, réalisée par Marie-Claude Blouin et co-produite par Bell Média.
Cette série a une ambiance très «VRAK» (pour Vrak TV), car beaucoup d’acteurs et artisans de cette série jeunesse sont de retour. Nous visionnons donc l’histoire quotidienne d’un couple de jeunes milléniaux: Chuck (Pier-Luc Funk) et Delphine (Catherine Brunet). Aujourd’hui dans la jeune vingtaine, Chuck, ou Charles de son prénom, est atteint d’une maladie rare et les médecins lui annoncent qu’il a encore un an à vivre avant de succomber à sa maladie. Maintenant qu’il reste si peu de temps, le couple décidera alors de vivre la vie à son plein potentiel, selon les ressources accessibles et l’encadrement imposé par la famille de Chuck. Entourés de leurs amis, Mia (Victoria Diamond) et Junior (Karl-Antoine Suprice), et du frère (Rémi Goulet) et la mère (Isabelle Brouillette) de Chuck, le couple tentera tant bien que mal de s’amuser et de réaliser toutes les conneries possibles dans l’année qui suivra.
Comme la tendance le dit, il y aura du drame, de la comédie, des amours interdits et des gags dans cette série québécoise qui représente très bien le quotidien des jeunes du Plateau Mont-Royal.
Sans être un chef-d’oeuvre, j’admire cette série pour sa simplicité et son réalisme. Par les décors, l’habillement et les relations interpersonnelles entre les personnages, le quotidien du couple composé par Chuck et Delphine nous rappelle très bien nos sorties entre amis dans un Montréal jeune et vivant. Rien n’est complètement cliché, ou presque, dans une situation où nous nous rappelons que nos amis et notre entourage sont chers dans les moments difficiles. Il va sans dire, c’est une série qui peut sans doute réconforter en ce moment.
Ceci étant dit, je dois dire que la trame narrative de la «bucket list», c’est-à-dire la liste de souhaits avant la mort, est un sujet répétitif. Grand nombre de films, de séries et de livres ont abordé ce sujet, ce qui rend la chose moins originale. Nous apprécions le charisme et la chimie qui opère entre Catherine Brunet et Pier-Luc Funk épisode après épisode, mais tout ce qui concerne la maladie du personnage de Chuck tombe à plat. En fait, j’admire encore plus le côté «soap opera» de la relation complexe entre Junior et les femmes autour de lui ou encore la quête désespérée de Benji (le frère de Chuck) pour son âme-soeur. Le jeu d’acteur et la direction sont bons et conventionnels, en plus de la petite dose d’humour jeune et humaine qui rend le tout admirable. Attention, il y a aussi certaines révélations un peu improbables à mon avis, donc gardez un oeil sur les actions et les secrets de notre ami Junior…c’est un peu tiré par les cheveux.
Bien sûr, la série n’est pas encore terminée; d’autres péripéties sont encore à venir. Somme toute, c’est sans surprise, Pour toujours, plus un jour est une série adéquate pour passer le temps et nous donner l’envie de se retrouver entre Québécois. Pour une petite dose culturelle typiquement de chez nous, je vous le recommande dans les jours qui suivent.
Facilement accessible en ligne ou via Apple TV, cette série pourrait valoir le détour si vous vous ennuyez des rassemblements entre amis un vendredi sur la rue Mont-Royal.
Dans une ère où nous sommes incertains de l’avenir réservé aux productions et aux artistes du Québec, il est bien d’en profiter et d’encourager nos artisans le mieux possible.
Maintenant disponible sur CRAVE
Crédit photos: Google Images, IMDB
Lors de votre isolement volontaire, la SAQ est toujours ouverte, mais peut-être est-ce encore plus prudent de vous rendre au dépanneur du coin pour un bouteille de vin rouge qui accompagnera votre poulet. Même si le cépage n'est pas aussi distingué, peut-être aurez-vous une agréable surprise. Personnellement, je recommande le vin Bù de Jessica Harnois.
