Le Québec attendait avec impatience la suite des aventures de Max, le Jack Bauer canadien-français campé par Guillaume Lemay-Thivierge dans Nitro, en 2007. Même si au départ, les créateurs voyent en ce film une nouvelle franchise à la Fast and Furious Le film n’avait pourtant pas fait fureur, la population ne s’attachant pas trop au Max qui tentait de remporter des courses de voiture afin de payer pour le transfert d’organes de sa copine. Presque 10 ans plus tard, Alain Desrochers, le réalisateur du film original, récidive et sort Nitro : Rush. Un scénario de film d’action tout aussi banal classique, mais tellement assumé qu’on en ressort davantage diverti qu’hilare. Ça se prend bien.
On retrouve donc Max en prison dès le début du film. Après plusieurs années derrière les barreaux, il a perdu le contact avec sa famille, particulièrement avec son fils Théo (Antoine Desrochers). Ce dernier, aux suites des traumatismes reliés au Nitro original, a lentement sombré dans l’enfer du piratage informatique. Il est le jeune adolescent typique qui, en 10 ans, n’a pas parlé à son père, et la seule évocation du nom de Max lui suffit à piquer une crise. Un personnage tout à fait crédible, quoi ! Mais ça ne semble pas être un problème insurmontable pour Max, que l’on voit continuellement en train de s’entraîner, développant la musculature bad-ass de notre Thivierge, prêt à l’action. Parce qu’il va y en avoir.

Mon nom est Bond, Max Bond.
Mais qu’on croie à son caractère ou non, on n’aura pourtant pas le choix de s’attacher à Max, puisque l’histoire tournera autour de lui. En effet, le fils du prisonnier s’enlise de plus en plus au sein d’une organisation orchestrant la revente d’une toute nouvelle drogue disponible sur le marché, le (tenez-vous bien !) Nitro Rush. Une drogue dont on ne connaît pratiquement pas les effets, sinon qu’elle force une bande d’usagers à sauter en bas d’un immeuble de Montréal dans la scène d’ouverture du film. Un bon trip !
C’est lorsque Max apprendra les déboires de son fils qu’il se décidera à s’évader de prison afin de l’aider. Affrontant les pièges machiavéliques de Montréal, notamment deux chimistes et la propriétaire d’un kiosque de tacos, nos héros progresseront dans un univers peu crédible, mais au moins assumé. Et voilà, vous voilà avec un film de deux heures que vous aurez le sentiment d’avoir déjà vu, mais qui n’est pas du tout déplaisant ! Bien entendu, le scénario semble ne servir qu’à une suite d’événements servant à justifier les nombreuses cascades du film. Mais celles-ci sont, de manière générale, très bien réalisées, et l’équipe technique est assez talentueuse pour qu’on y croie bien ! On laisse donc notre cerveau à off et on apprécie !
Nitro : Rush, ce n’est absolument pas le film de l’année, mais cela n’était surement pas l’intention derrière la production. De manière générale, le scénario, le casting et la maîtrise de l’appareil cinématographique sont plus raffinés et suggèrent un meilleur travail artistique que dans le volet précédent de ce qui sera probablement une série (telle que nous l’annonce gros comme le monde la scène finale du film !). Certainement pas un grand moment de cinéma, mais au moins, le dernier film d’Alain Desrochers nous rappelle que jamais il Nitro tard pour s’améliorer !