À bien des égards, Megan Leavey, c’est tout ce que l’on voudrait d’un « bon film américain »: inspiré d’une histoire vraie, abordant la vie d’une soldate des États-Unis, et ce, sans oublier la relation qu’elle partage avec ce fier German Shepherd dont le flair n’a d’égale que sa beauté.
Oui, oui, c’est bien cheesy et on en a vu d’autres… mais, à quelque part, il y a une partie de nous qui ne peut résister à ces histoires presque trop belles pour être vraies. Le guilty pleasure par excellence, quoi! Dommage, donc, que la seconde moitié de ce Megan Leavy sombre dans le sentimentalisme en surenchère… Parce que, jusque là, c’était – loin d’être un futur oscarisé, on s’entend! – assez prometteur…
Alors que celle-ci fait encore face à une récente tragédie et que ses relations familiales sont toujours aussi tendues, Megan Leavy décide de s’engager dans les Marines. Incapable de vraiment apprivoiser ses semblables, un jour, la jeune soldate remarque Rex, une bête chargée de repérer des armes et des explosifs plus agressive que les autres. Contre toute attente, Megan et Rex développeront une relation des plus fortes. Lorsqu’il lui sauvera la vie, au cours d’une opération en Irak, Megan décidera de quitter le Corps et d’adopter son collègue canin. Ce qui ne sera pas chose facile…
Après une introduction narrée un peu simple et obligée, le récit de dépassement de soir et d’amour, prévisible mais également inspirant par moments, peut enfin commencer. S’il n’est pas aussi assommant qu’un American Sniper, n’en demeure pas moins que le film de Gabriela Cowperthwaite brille surtout dans ces moments où il aborde certaines questions psychologiques et socio-politiques éloquentes et actuelles. En ce sens, il est intéressant de voir la réalisatrice s’attarder à la valeur de la vie humaine au front ou encore ce qui peut bien motiver ces troupes à risquer leur vie au nom de la patrie.
Dommage, donc, que le tout soit un peu trop précipité, l’attachement à la protagoniste étant en vain, ce qui n’est aucunement la faute de Kate Mara, qui a toujours été une actrice respectable. Néanmoins, si le récit central ne se permet pas de souffler un peu, ce qui l’entoure offre certains moments dramatiques d’un réalisme crève-coeur. En ce sens, le décès d’un collègue du personnage titulaire évoque bien cette idée; pas le temps d’être en deuil, notre travail l’exige et il faut se mettre à l’oeuvre.
Ironiquement, c’est ce qui empêche à la relation Megan/Rex – l’élément charnière! – de fonctionner. La mécanique employée paraît immédiatement fausse et manipulatrice, comme si on avait mal saisi la chose. Voir la jeune femme en larmes, au ralenti, avec une composition bien mielleuse comme trame de fond, après cinq fois, ce n’est plus vraiment cinglant. La beauté du toutou n’est pas assez… Cowperthwaite se rattrape, cependant, avec les scènes en Irak, celles-ci renfermant l’intensité nécessaire, notamment grâce à un solide travail sonore.
Crédit photos: Entract Films