Ice Princess, Invincible, Secretariat, Million Dollar Man et McFarland, USA qui sort en DVD et Blu-Ray aujourd’hui. Tous des films à caractère sportif issus de la machine Disney au cours des dix dernières années. Est-ce qu’un se détache du classicisme et des clichés reliés au genre? Non. Donc, sans se démarquer du lot, est-ce que McFarland, USA parvient tout de même à demeurer divertissant et touchant? Diantre, oui!
McFarland n’est pas le nom de famille du personnage interprété par Kevin Costner. Il s’agit plutôt d’une petite ville défavorisée localisée en Californie où atterrit Jim White (Costner) et sa famille après qu’il ait perdu son emploi d’entraineur de football dans un prestigieux collège. Engagé comme professeur de science et coach sportif dans une école en pleine décrépitude, Jim découvre que plusieurs garçons possèdent un talent pour la course à pied. Il forme alors une équipe de cross-country qui concourra avec celles provenant de d’autres écoles. Entre les multiples et intensives pratiques, les protestations de certains parents et enseignants, Jim apprend également à ne pas négliger le bonheur et les besoins de sa femme (Maria Bello) et de ses deux filles (Morgan Saylor et Elsie Fisher).
Bien évidemment, McFarland, USA emprunte le chemin narratif habituel : des débuts de relations tendues, des surdoués au présent violent, un petit grassouillet persévérant, des premières compétitions désastreuses, des abandons et la récolte des fruits du dur labeur. Ceci dit, l’exploitation de thèmes lourds comme le deuil, l’emprisonnement, la pauvreté et l’immigration esquive efficacement les pathétiques mélodrames dignes des pires soap operas. Bénéficiant d’un traitement épuré et hautement réaliste, la trame narrative s’avère davantage prenante. L’auditoire risque de compatir réellement à l’exténuant quotidien des coureurs au lieu d’être préoccuper à ravaler des chaudes larmes de crocodile.
Le scénario n’omet pas d’aborder un second aspect important de la vie de Jim : sa véritable famille. Généralement confinée aux stéréotypes de la famille parfaite, celle de Jim les évite et ne se gêne pas pour piquer des crises de colère et exprimer impulsivement leurs sentiments, ce qui la rend farouchement attachante. Il est en effet rafraîchissant d’assister, dans un film grand public de Disney faut-il le rappeler, à des scènes de ménage tournant autour de problèmes financiers et de manques d’intimité ainsi qu’aux actions désespérées d’un père aimant mais imparfait qui ne sait comment racheter l’amour de sa fille adolescente. Soulignons également la louable décision de ne pas transformer Cheryl White en une insupportable trophy wife.
Considérant que McFarland, USA est basée sur une histoire vraie, l’apparition de Niki Caro (Whale Rider et North Country qui est également un fait vécu) au poste de réalisatrice ne surprend guère. L’admiration et le profond respect qu’elle ressent envers les héros obscurs qu’elle met en lumière sont palpables. Les quelques longueurs qui se glissent dans le récit ne sont pas trop dérangeantes car ce dernier s’avère captivant et est parsemé de paysages grandioses et de couleurs invitantes.
Accoutumé à tenir la vedette dans des films sportifs, Kevin Costner se plagie bien souvent. Or, dans McFarland, USA, il parvient à être à la fois juste et drôlement sympathique. Dans le rôle d’une mère généreuse et attentionnée qui relègue au dernier plan ses propres envies, Maria Bello soutire de francs sourires. Morgan Saylor, connue pour son rôle de Dana Brody dans la série Homeland, échappe aux clichés de l’adolescente rebelle en privilégiant la sobriété à l’excès. Campant les jeunes coureurs, Ramiro Rodriguez Carlos Pratts, Johnny Ortiz et Sergio Avelar se révèlent tous absolument craquants et touchants.
Les paroles de la chanson sont prévisibles bien avant la première minute du générique d’entrée. Cependant, la fougue des interprètes, l’humour léger et l’admiration vouée aux artisans de cette inspirante histoire vraie confère au divertissant film familial qu’est McFarland, USA un charme irrésistible.
Ce film est disponible en DVD et Blu-Ray depuis le 2 juin 2015.
Crédits Photos : Walt Disney Pictures
https://www.youtube.com/watch?v=74eJaVQFybI