Will Ferrell et Mark Wahlberg remettent ça. 5 ans après le médiocre The Other Guys, ils refont équipe dans la tout aussi insipide comédie Daddy’s Home, Le Retour De Papa en version française. Même si la sortie coïncide avec Noël, il y a des limites à être clément avec un retour si peu réussi!
Outre quelques rôles sérieux dans de jolis films indépendants (comme le troublant Stranger than fiction ou Melinda and Melinda), le registre de jeu de Will Ferrell se restreint à deux types de rôle : le loser aux allures parfaites qui tape royalement sur les nerfs et le loser condescendant qui tape royalement sur les nerfs. Cette fois-ci, le comédien campe Brad Whitaker, un loser aux allures parfaites travaillant dans une station de musique jazz bas de gamme. Brad, c’est un homme mou qui est incapable de dire non. Largement impliqué dans les activités parascolaires des enfants de sa nouvelle femme, Sara (Linda Cardellini), il tente désespérément de gagner leur amour et ainsi devenir le père exemplaire qu’il souhaite être depuis des lustres. C’est alors que Dusty Mayron (Mark Wahlberg), le père biologique, brouille les cartes en voulant reconquérir sa petite famille. En mode séducteur manipulateur ayant comme seule qualité des abdominaux saillants, Wahlberg tient alors tête à Ferrell dans une surenchère de péripéties grotesques qui enclenche de longs silences d’indifférence.
À travers le ramassis de blagues burlesques tombant à plat, des réflexions simplistes mais sincères sur le rôle ingrat d’être un beau-père bonifient un script partant dans toutes les directions. L’idée d’enchaîner trois narrateurs distincts lors de la scène finale s’avère rafraîchissante dans un contexte de film commercial mais n’est pas suffisamment exploitée tout au long du film. C’est bien dommage car aucun autre élément soulevé n’est original.
Certes, ce n’est pas comme si on s’attendait à une œuvre géniale. Cependant, puisqu’il s’agit d’une comédie, on espérait au minimum s’esclaffer quelques fois. Jamais. Aucune blague ne se démarque du lot. La compétition que se livrent Brad et Dusty demeure superficielle et ridicule au possible. Prévisible, la réalisation de Sean Anders ne décolle tout simplement pas, accumulant les longueurs. Impossible de s’attacher aux personnages tellement ils sont caricaturaux. Les rôles secondaires n’apportent rien de concret à l’histoire. Qu’il est désolant de voir Thomas Haden Church interpréter un boss nymphomane niais et complètement pathétique! Il mérite tellement mieux! Au moins, il hérite des meilleures blagues, si on peut les baptiser ainsi. Évidemment, Mark Wahlberg et Will Ferrell cabotinent à profusion. Alors que les fans de la première heure de Wahlberg apprécieront sûrement le voir exhiber ses muscles parfaits et proliférer allègrement des insultes au goût douteux, les détracteurs de Ferrell se délecteront de le voir s’électrocuter et se tordre de douleur lorsque coincé dans un mur.
Malheureusement, tout cela s’avère bien peu pour faire de Daddy’s Home un divertissement potable. Même pour meubler une journée maussade, vous pouvez trouver beaucoup mieux. Dans le même cinéma, une projection de Sisters vous sera sans aucun doute bien plus profitable!
Ce film est à l’affiche depuis le 25 décembre 2015.
Crédits Photos : Paramount Pictures
