Le public est visiblement tombé en amour avec l’« univers » romantique et fleur bleue créé par Nicholas Sparks. Succès après succès; on ne peut financièrement imaginer un meilleur moment que la St-Valentin, les adaptations de ses œuvres se suivent et se ressemblent dans le but ultime d’émouvoir et de nous faire rêver avec passion à une idylle amoureuse souvent impossible dont seul Sparks est capable d’imaginer. Encore une fois, voici un homme et une femme qui s’aiment éperdument malgré une situation qui les empêche, mais dont le destin les réunira pour toujours. Voici Le Choix.
The Choice est d’or et déjà la 11e adaptation d’un des livres de Nicholas Sparks. Si la plupart des auteurs s’améliorent et se caractérisent à travers les années et les livres écrits, on pourrait facilement dire de Sparks qu’il manque l’étincelle de ses débuts. Un simple résumé du film vous en convaincra.
Travis est un bad boy tout craché, il boit, fait la fête avec ses amis, écoute sa musique à un volume inacceptable et il collectionne les filles comme les cartes de hockey. Du moins, c’est l’avis de sa nouvelle voisine, Gabby qui aurait espéré un meilleur havre de paix pour ses études. Comble de malheur, elle accuse même Travis d’avoir laissé son chien engrosser sa chienne. Comble de bonheur, Travis est un vétérinaire sérieux et attentionné qui prouve qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Bien qu’ils semblent se désirer du regard et que la sœur de Travis et son 6e sens pense qu’elle soit la femme de sa vie, les deux jeunes amoureux décident de ne pas succomber à la tentation en raison d’un élément vraiment important pour nous, mais pas vraiment pour eux; ils sont déjà en couple avec quelqu’un d’autre.
Ils tentent d’arrêter de se voir un moment, mais puisque la ville est si petite munie d’un seul restaurant et d’une seule fête foraine, le destin et la petite géographie de la ville de Wilmington les réuniront à nouveau au moment où le copain de Gabby partira le plus loin possible pour un stage étudiant. Sans douter qu’il revienne un jour, Travis et Gabby tombent éperdument amoureux l’un de l’autre avec bien sûr l’approbation des deux chiens eux aussi en amour. L’amour rend assurément aveugle, le retour du stagiaire ne pourrait être plus surprenant, même s’il se règle en quelques plans seulement. « Spoilers Alert, mais pas tant que ça », le long-métrage prend la vitesse grand V et finalement, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Et comme le veut la tradition, un Sparks n’est pas vraiment un Sparks sans une tragédie déchirante et larmoyante. Disons seulement ici que cette tragédie ne laisse vraiment pas beaucoup de séquelles et de blessures chez la victime et que sa résolution relève plus du miracle que d’un véritable choix.
Vous vous en rendez sûrement déjà compte dans le ton de la critique, que lorsqu’on va voir le nouveau film de Nicholas Sparks, on y va souvent à reculons. Que ce soit pour The Lucky One, Safe Haven ou The Longest Ride , il est souvent difficile de crier au génie. Pourtant, si on fait le choix de laisser son côté pessimiste de côté, il est possible de trouver du positif dans tout, même dans The Choice. Si l’histoire s’avère complètement dénuée d’intrigue et vraiment ennuyante malgré un humour léger toutefois fort bienvenue, le film demeure divertissant en raison de ses acteurs tous excellents. Benjamin Walker (Lincoln dans Abraham Lincoln : Vampire Hunter), un genre de Tom Hiddleston avec un peu moins de charisme, mais tout de même, campe un Travis senti et attachant malgré son côté très arrogant. Sa chimie avec Terasa Palmer est aussi sincère et fortement crédible malgré le très peu de point en communs que le récit semble leur attribuer. L’actrice qu’on a pu voir dans Warm Bodies et I Am Number Four est aussi excellente, particulièrement grâce à ses quelques scènes « comiques » où elle devient la raison du couple et du film en se rendant compte du ridicule d’un mariage impromptu par exemple. Même si son talent est ici particulièrement gaspillé, Tom Wilkinson est attendrissant et juste grâce à son personnage de vieil homme ne cherchant plus l’amour depuis que sa femme soit décédée et qui le trouve chez une cliente persévérante de sa clinique vétérinaire. Probablement le moment le plus intéressant et le plus touchant du film.
Mis à part de beaux paysages invitants de la Caroline du Nord et de beaux acteurs aussi invitants, The Choice ne réussit même pas à se démarquer en qualité ou en originalité des autres œuvres de Nicholas Sparks. Son manque d’intrigue, ses plans mielleux de coucher de soleil et de bébés chiens (qui semblent immortels), sa réalisation à numéros, ses leçons de vie ridicules et sa conclusion aussi absurde qu’anodine (ça ne change pas le monde, sauf que…) nous donnent une raison de plus de détester tous ces films qui sortent avant le 14 février. Encore une fois cette année, tu aura besoin d’acheter beaucoup de chocolats pour ne pas complètement gâcher ta Saint-Valentin.
Sortie en salle : le 5 février
