À sa sortie en salles, Kingsman : The Secret Service (2015) en avait charmé plusieurs par son récit d’espionnage truffé de références aux plus grands classiques de ce genre, son humour absurde et grossier et ses scènes d’action très souvent tirées par les cheveux. C’est forcément pourquoi Matthew Vaughn, scénariste et réalisateur du premier film, nous revient deux ans plus tard avec Kingsman : The Golden Circle. Une suite divertissante et bien plus démente, mais qui ne parvient pas toutefois à recréer la même magie que l’œuvre originale.
Un an s’est écoulé depuis qu’Eggsy (Taron Egerton) a sauvé l’humanité d’une émission d’ondes neurologiques mortelle. Et c’est à la suite du décès d’Harry Hart (Colin Firth), après une bataille des plus mémorables dans une église, vers la fin du premier film, qu’Eggsy prendra la relève en tant qu’agent « Galahad » chez les Kingsman, afin d’assurer la protection du monde entier contre de futures attaques terroristes. Entre-temps, le jeune agent secret doit aussi prouver au roi et la reine de Suède, les parents de sa petite amie, qu’il mérite entièrement la main de leur fille. C’est alors que Poppy Adams (Julianne Moore) arrive dans le portrait. Cette femme, qui paraît charismatique à première vue, mais qui est en réalité une trafiquante de narcotiques liée à une organisation secrète du nom de « Cercle d’Or ». Elle décide alors de s’en prendre aux Kingsman, et de faire sauter tous leurs quartiers généraux, afin de les rayer de la carte. La voie libre, elle peut maintenant se lancer dans la conquête du monde. Dans cette aventure, Eggsy et Merlin (Mark Strong), les seuls survivants de cette attaque surprise, devront s’allier avec les Statesman, une organisation secrète américaine fondée en même temps que celle des Kinsgman, pour combattre leur ennemie commune et sauver le monde.
Absurde, ultra-violent, truffé de références culturelles et politiques, sans subtilité, et de blagues grossières, mais oh combien savoureuses, Kinsgman : The Golden Circle est à prendre avec un grain de sel. En effet, il reflète parfaitement le côté plus farfelu présent dans bien d’autres films de Matthew Vaughn. C’est pourquoi une telle série de films n’est pas forcément destinée à plaire à tout le monde. Or, ceux ayant apprécié The Secret Service seront certainement divertis par cette suite, puisqu’elle offre plusieurs liens avec des événements du premier film, et ramène même quelques-unes des meilleures blagues présentées dans l’œuvre originale. Le réalisateur britannique parvient alors à ses fins, puisque le deuxième volet de sa série repousse encore davantage les limites de l’absurde, et ce, sans interruption du début jusqu’à la toute fin.
Une autre des grandes forces de Kingsman : The Golden Circle réside dans sa distribution. Taron Egerton vole la vedette en présentant cette fois-ci un Eggsy en plein contrôle de ses moyens qui n’a rien à envier à un certain agent 007. Mais c’est surtout grâce à la nouvelle participation d’excellents acteurs, Channing Tatum (Agent Tequila), Pedro Pascal (Agent Whiskey), Halle Berry (Ginger) et Jeff Bridges (Agent Champagne), que nous nous laissons séduire par le film. Que ce soit par l’accent hilarant de certains, ou par leur manière bien personnelle de se battre, ces nouvelles têtes d’affiche apportent charme et d’humour à un univers qui a déjà tout pour plaire aux plus grands amateurs de films d’action. De plus, l’intégration d’une nouvelle organisation d’espionnage comme celle des Statesman créé un contraste fort amusant entre cette dernière et celle des Kinsgman.
Même si l’histoire de Kingsman : The Golden Circle est centrée sur un tout nouvel enjeu social, les drogues et leur impact sur la société, le récit du deuxième volet demeure tout de même très similaire à celui du premier film, puisque Vaughn ne cherche pas avec son scénario à réinventer la roue. Toutefois, puisque Kingsman : The Golden Circle est avant tout un film d’action, il aurait été souhaitable d’ajouter quelques revirements de situation pour donner un peu plus d’impact à l’histoire. Et malheureusement, plusieurs scènes d’action échouent également dans leur tentative d’alimenter le récit. Elles paraissent plutôt « accessoires » et ne parviennent pas toujours à être divertissantes, contrairement à celles aperçues dans le premier volet.
Vu son manque de revirements, ses scènes d’action qui ne parviennent pas à égaler celles présentées dans The Secret Service, et certaines blagues trop étirées qui n’ont plus l’effet souhaité, Kingsman : The Golden Circle plaira sûrement à moins de gens. En revanche, ceux qui sauront surmonter ses failles seront grandement divertis par son excellente distribution présentant des personnages tous plus colorés les uns que les autres, et son scénario encore plus absurde et disjoncté que celui du premier volet. Dans ce rendez-vous cinématographique où l’on nous demande « d’éteindre » notre cerveau, le nouveau film de Matthew Vaughn est sans aucun doute l’un des films les plus divertissants à voir présentement sur grand écran.
Sortie en salles: 22 septembre 2017
Crédit images: IMDB et Google Images
Plus absurde que le premier volet de la série et mettant de l’avant une distribution hors pair qui vous fera rire du début à la fin, Kingsman : The Golden Circle est une suite divertissante pour ceux et celles qui sauront faire preuve d’indulgence quant à ses multiples défauts.