À peine quelques mois après la mort de Tom Clancy, romancier américain d’espionnage mondialement reconnu, l’un de ses personnages les plus populaires, , revient à l’écran avec un « reboot » qui tente de retracer les origines du héros. Réalisé par Kenneth Branagh et mettant en vedette Chris Pine, Kevin Costner ainsi que Keira Knightley, ce nouveau chapitre des aventures du personnage homonyme avait tout pour réussir. Le problème, c’est qu’on a déjà vu tout ce qu’a à nous présenter Recrue dans l’ombre…
Lorsqu’il subit un grave accident en mission, Jack Ryan décide plutôt de se contenter d’un job d’analyste économique pour la bourse de Wall Street. Lorsqu’il découvre d’étranges activités dans des comptes russes, Jack décide de se rendre au pays afin de mener son enquête. Là-bas, il y fera la rencontre de Viktor Cherevin, un homme d’affaire imprévisible et aux plans les plus infâmes. Ryan devra mettre tout en son pouvoir, y compris risquer la vie de ses proches, afin d’éviter que les plans de Cherevin se concrétisent.
Si Recrue dans l’ombre s’inscrit un peu dans le modèle auquel avait eu droit James Bond avec Casino Royale en 2006, le long-métrage de Kenneth Branagh n’arrive malheureusement pas à s’élever plus haut que simple « film d’action hollywoodien. » Les clichés grouillent de partout; le gros méchant russe vivant dans sa tour d’ivoire en écoutant de la musique classique, la demoiselle en détresse, le héros qui doit écouter les sages conseils de son mentor, et j’en passe… Ça sent vraiment le réchauffé, tout ça. D’autant plus que le scénario n’hésite pas à emprunter divers chemins et solutions trop faciles. Il faut également admettre que celui-ci souffre d’assez importantes lacunes narratives (vous en parler plus en détails reviendrait à vous ruiner les quelques surprises pas si surprenantes qu’a à nous offrir le film). Déjà, on avouera que de traiter d’un plan terroriste cherchant à faire chuter l’économie américaine n’est pas la chose la plus originale au monde…
Kenneth Branagh, qui a très récemment réalisé Thor pour les studios Marvel, semblait être le choix parfait pour adapter les histoires du célèbre espion à l’écran. Le réalisateur a su prouver par le passé qu’il est plus que capable de bien jongler avec humour, action ainsi que drame et, pour être bien franc, il ne s’en tire pas si mal que ça; oui, les scènes d’action ont cet impression de déjà vu (comme cette bagarre dans une salle de bain qui ressemble à s’y méprendre à la séquence d’ouverture de Casino Royale) et souffrent de l’omniprésence d’une nerveuse caméra à l’épaule, mais celles-ci s’avèrent assez rythmées et divertissantes pour qu’on évite de s’ennuyer.
Quant à eux, les acteurs se débrouillent du mieux qu’ils peuvent. Chris Pine était le comédien idéal pour incarner le personnage central; l’homme charismatique, attachant et capable de se débrouiller au combat qu’est Jack Ryan lui convient parfaitement. Kevin Costner s’avère plutôt discret et fade dans le rôle de cet homme servant d’ami et de soutien au héros titulaire. En plus de s’occuper de la réalisation, Kenneth Branagh incarne l’antagoniste de son film. Si le personnage de Cherevin n’est rien de plus qu’un simple adversaire digne des pires films de James Bond, l’acteur britannique arrive à le rendre menaçant à souhait. Rares sont les acteurs ayant assez de talent pour nous convaincre qu’une ampoule halogène peut faire un instrument de torture des plus douloureux. Quel acteur! Cependant, la plus grande surprise (et déception) est probablement le personnage de Keira Knightley. Si la bande-annonce nous laissait présager qu’elle incarnerait une femme à l’identité douteuse, ce n’est pas le cas ici.
« Adéquat » est probablement le mot que j’utiliserais afin de résumer Jack Ryan : Recrue dans l’ombre. Ce n’est pas que c’est un horrible film, c’est simplement que le tout a déjà été fait et de façon tellement supérieure. The Hunt for Red October, Patriot Games et Clear and Present Danger sont les adaptations cinématographiques du personnage auxquelles vous devriez porter attention.
Date de sortie du film au Québec : 17 janvier 2014
Crédit Photos : Paramount Pictures
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