• Accueil
  • Catégories
    • Critiques
    • Séries
    • Actualités
    • Opinions
    • Ciné Week-End
    • Sorties DVD
    • Sur Ton Canapé
    • Dossier spécial
    • Autres
  • Contact
  • L’équipe
Generic selectors
Résultat exact seulement
Recherche dans le titre
Recherche dans le texte
Recherche dans les sujets
Recherche dans les pages
Filtrer par catégorie
Actualités
Autres
Cinéma
Critiques
Critiques conjointes
Dossier spécial
Entrevue
Opinions
Séries
Sorties DVD
Sur Ton Canapé
Ton Canapé
Critiques

Hereditary

Par Ton Canapé · Le 10/06/2018

Dès sa première au festival de Sundance au début de l’année, le premier long métrage d’Ari Aster s’est fait décrire par de nombreux critiques et amateurs du genre comme étant l’un des films les plus effrayants depuis belle lurette. Il a d’ailleurs fait parler de lui en avril lorsque, quelque part en Australie, sa bande-annonce particulièrement efficace fut projetée par accident dans une salle remplie d’enfants venus voir Peter Rabbit, les pauvres. Cet avant-goût glace le sang, certes, mais il ne révèle aucun élément important de l’intrigue et en tant que cinéphile aguerri, il est difficile de ne pas être déçu lorsqu’on s’aventure vers un film déjà comparé à The Exorcist (1973) et à The Texas Chain Saw Massacre (1974) avant même sa sortie en salle.

À ce stade-ci, des comparaisons avec The Babadook (2014) et The Witch (2015) seraient peut-être plus justifiées. Commes ces premiers longs métrages de Jennifer Kent et de Robert Eggers, respectivement, Hereditary annonce une nouvelle voix dans le monde de l’horreur – une voix mature et excitante qui comprend que les films d’horreur les plus troublants et mémorables sont ceux qui sont construits d’abord comme des drames. Ils mettent en scènes des familles instables et leurs démons se nourrissent de rancoeur.

En effet, Hereditary se déroule principalement sous le toit des Graham. Alors que le film commence, on comprend que la grand-mère a rendu l’âme et tous sont dans la première phase de leur deuil. La mère, Annie (Toni Collette), travaille avec une attention au détail déconcertante sur une exposition de maquettes miniatures qui se veulent très autobiographiques. Le fils ainé se nomme Peter (Alex Wolff), il n’est pas bien bavard, mais il a quelques amis et il s’intéresse à une de ses collègues de classe. Charlie (Milly Shapiro), la sinistre petite sœur, est âgée de 13 ans et semble avoir hérité du côté bricoleur et créatif de sa mère. Bien entendu, Steve (Gabriel Byrne), cet homme de famille bienveillant, est le seul à ne pas être lié par le sang avec la récente défunte. Lorsque, suite à des événements dont je n’oserais jamais dévoiler la nature ici, la descente aux Enfers de la famille s’engendre, celui-ci passe la grande partie de l’histoire à ne pas comprendre ce qui se passe, et essayer de rassurer les membres de sa famille en leur disant que tout va s’arranger. Si seulement.

Je préfère ne pas en dire plus quant à l’intrigue du film, seulement qu’il y a une dynamique très intéressante dans la façon dont sont filmées les maquettes construites par Annie. Ces plans servent souvent de transition entre les scènes prenant place dans les pièces représentées. Cette obsession chez la mère de construire et observer de haut certains moments importants de sa vie est sans doute une fascination pour la Fatalité. À plusieurs moments, les personnages sont déplacés d’un lieu à l’autre machinalement – ils n’ont aucun contrôle sur ce qui leur arrive. À un moment, il y a également une coupe franche entre le jour et la nuit. Comme si la maison des Graham était dans un atelier duquel on venait d’éteindre subitement la lumière.

J’ajouterais que le jeu des acteurs est absolument formidable. Toni Collette, que l’on a déjà vue avec un rôle étrangement similaire dans The Sixth Sense (1999), crève l’écran avec sa performance à la fois tragiquement sensible et brutalement violente. Elle fait déjà parler d’elle comme candidate pour l’Oscar de la meilleure actrice… Et ce, pour un film d’horreur!

L’ambiance sonore de Colin Stetson vaut aussi la peine d’être soulignée. Dès les premières secondes, on nous plonge dans une atmosphère des plus inconfortables. La musique est loin d’être mélodieuse, elle est dissonante et presqu’aussi insidieuse que les personnages. D’ailleurs, la séquence la plus terrifiante du film, qui arrive dans le troisième acte, est totalement silencieuse. Pendant plusieurs interminables secondes, on voit ce qu’un personnage ne voit pas, et l’absence de musique rend la séquence immensément plus déstabilisante. Le spectateur essaie tant bien que mal de s’accrocher à un rythme inexistant alors que la tension augmente jusqu’à en devenir insoutenable.

Hereditary est un film terrorisant, c’est un fait (voir charte ci-dessus). Toutefois, j’ai quelques réserves quant à la logique interne de l’histoire. C’est un problème récurrent et difficile à éviter lorsqu’il est question de faire un film d’horreur qui touche au spiritualisme et à la magie noire. Il devient tellement facile de se permettre n’importe quoi sous le prétexte qu’un personnage est « possédé ». Aster concocte un brillant amalgame de scènes effrayantes qui est toujours puissant, mais qui semble parfois un peu (trop) hétérogène, ce qui fait en sorte que les règles ne sont pas toujours claires, et qu’il devient difficile de comprendre la menace. Toutefois, Hereditary ne semble pas particulièrement intéressé en une résolution de conflit. Il plonge le spectateur directement en Enfer, dans un environnement inconfortable à tous les niveaux et où les atrocités se suivent et ne se ressemblent pas. Il lui tranche ensuite les bras et les jambes avant de lui demander calmement de rester, et garde la tête pour se faire un bibelot.

Hereditary est à l’affiche depuis le 7 juin.

Hereditary
Ton Canapé
10/06/2018
8.5/10
S'il est trop tôt pour crier au sommet du 7e art, Hereditary est un film exceptionnellement terrorisant qui annonce Ari Aster comme un talent bien formé.
8.5 Note finale
(Cluck!)

S'il est trop tôt pour crier au sommet du 7e art, Hereditary est un film exceptionnellement terrorisant qui annonce Ari Aster comme un talent bien formé.

Réalisation
8
Scénario
7.5
Direction photo
8
Distribution
9

Commentaires

Votre opinion

A24Alex WolffAri AsterBabadookGabriel ByrneHereditaryHorreurMilly ShapiroPeter RabbitSundanceThe Exorcistthe witchToni Collette

Ton Canapé

Vous aimerez aussi

  • Critiques

    Minari

  • Critiques

    Violation

  • Critiques

    Boys State

Venez nous rejoindre sur Facebook

Dernières critiques

  • 9

    Some Kind of Heaven

    19/02/2021
  • 7

    Minari

    18/02/2021
  • 7.5

    Saint Maud

    12/02/2021
  • 8

    Lupin

    18/01/2021
  • 7

    Femmes d’Argentine

    09/01/2021
  • Contact
  • L’équipe

© Ton Canapé 2019-2020 - Tous droits réservés