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Heli

Par Miguel Plante · Le 11/03/2014

Le film Heli, nominé pour la Palme d’Or lors festival de Cannes en 2013, est une œuvre coup de poing, peu banale et difficile d’approche. Pourtant, apprivoiser ses longs plans, sa direction artistique brute et son contenu choquant en vaut la peine. Si vous faites partie de ce public que l’on qualifie d’«averti».

Le troisième long métrage du réalisateur mexicain Amat Escalante se situe en plein cœur du Mexique, dans un climat chaud, sec et pauvre. Mais ici, pas question de s’attarder sur la dure réalité des familles sans le sou. Le premier plan du film annonce le ton de l’œuvre d’une manière assez drastique, alors que le spectateur se retrouve avec le gros plan du visage ensanglanté d’un jeune homme, trainé comme un animal dans le coffre d’un vieux camion. Ce plan, insoutenable, est lancé comme un avertissement : Vous savez maintenant à quoi vous attendre.

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C’est après cette introduction aussi cruelle qu’intrigante que l’on se retrouve quelques mois plus tôt, dans cette même ville mexicaine. On retrouve notre jeune homme, Heli (Armando Espitia), dans sa routine : S’occuper de sa famille en travaillant dans une usine insalubre. La sœur d’Heli, Estela (Andrea Vergara), quant à elle, est préoccupée par sa vie amoureuse. En effet, du haut de ses 13 ans, elle est tombée  amoureuse d’un jeune homme bien plus vieux qu’elle, qui utilisera son amour et sa confiance afin de cacher quelques kilos de cocaïne dans la maison d’Heli.

L’amour rend aveugle, qu’on dit : Vous verrez que l’amour peut provoquer des choses bien pires encore que la cécité. Car lorsque les forces de l’armée trouveront la drogue dans la maison Heli, c’est toute la famille qui en paiera le prix. Et là-bas, pas question de s’en sortir avec une amende et une tape sur les doigts. C’est le feu qui parlera, ce qui occasionnera des scènes de tortures, de barbarie des plus insoutenables…  La vie du jeune Heli en sera changée à jamais.

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Vous aurez bien compris qu’Heli n’est pas un film qui inspire la rigolade. Si la première moitié de l’œuvre est plus légère (on s’y consacre davantage à l’idylle amoureuse et à la routine du protagoniste), ce n’est que pour accentuer le choc qui arrivera, brutalement, sans que l’on s’y attende.

Réaliser un film coup de poing comme celui-ci peut sembler aisé, provocateur même, mais ce n’est pas le cas. En effet, il aurait été facile de tomber dans de la violence gratuite, des scènes explicites où l’hémoglobine remplit les pièces. Amat Escalante opte plutôt pour l’inverse d’un Tarantino, en misant sur des plans fixes, longs, intimistes. Le spectateur aura l’impression d’assister à un documentaire tellement la réalisation se fait subtile, ce qui accentue la douleur et l’impuissance durant l’écoute. Très pénible. On aime ça. Le long plan d’une scène de torture pendant laquelle on voit des enfants jouer à des jeux vidéo est particulièrement éprouvant.

heli3

Même si un rythme très lent est gagnant dans des scènes plus difficiles, l’effet inverse se produit lorsque la technique est sur-utilisée. Et c’est malheureusement le cas dans Heli. Après les trois quarts du film, lorsque l’intensité est à son comble, le scénario se perd malheureusement dans quelques scènes qui, même si elles sont essentielles au film, auraient gagné à être montées avec un rythme plus rapide. On perd un peu de l’angoisse ressentie quelques minutes auparavant, et la finale perd de son punch. Enlever au film une quinzaine de minutes lui aurait été bénéfique.

Heli est définitivement un film réalisé avec beaucoup de maturité, surtout pour un jeune cinéaste. Cependant, il n’est pas accessible pour tous. Les spectateurs moins expérimentés pourront malheureusement abandonner l’écoute plus facilement, en raison des plans lents et contemplatifs et de l’absence d’ambiance sonore. Pourtant, il suffit de s’imaginer être là, avec les personnages, pour que ce choix de réalisation prenne tout son sens. Si vous n’êtes pas familiers avec ce type de cinéma très dur, essayez tout de même celui-ci. Vous ne pourrez pas en sortir indifférents.

Date de sortie: 13 novembre 2013 (États-Unis)

Crédit Photos: Google Images

Heli
Miguel Plante
11/03/2014
8.5/10
8.5 Note finale
Jeudi soir - Bon film

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Miguel Plante

Après avoir terminé ses études universitaires en Cinéma à l'UQÀM, Miguel a compris qu'il devait se trouver une autre raison pour produire des critiques et analyses cinématographiques. Depuis, il cherche à se faire voir par une personne qui lui aurait enseigné auparavant afin de savoir quelle note il aurait aujourd'hui.

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