Ah, Sam Raimi… Tes films m’auront initié à l’épouvante, auront développé ma passion pour les justiciers masqués qui veillent sans cesse sur la veuve et l’orphelin mais, plus que tout, m’auront fait comprendre que le septième art allait avoir une place privilégiée au cœur de ma vie pour le reste de mes jours. Après tant d’années d’attente, tu retrouves le genre cinématographique qui a fait ta renommée.
Ce que Christine Brown convoite plus que tout? Le poste d’assistante-gérante de la banque où celle-ci travaille. Cependant, afin de l’obtenir, la jeune femme se voit obliger de prendre une dure décision qui cause l’éviction d’une dame âgée. Fâchée, cette dernière maudit Christine en lui jetant un mauvais sort qui, si elle n’arrive pas à le dissuader dans les trois jours suivants, emportera son âme jusqu’en enfer pour l’éternité.
Pourquoi The Evil Dead est-il aussi mémorable? Je suis d’avis que c’est grandement dû à son côté technique sans précédent. Car, avouons-le, la prémisse du tout premier long-métrage de Raimi n’était pas l’idée du siècle. Cependant, on pouvait compter sur une caméra diégétique fantastiquement bien utilisée ainsi que de longs plans-séquences qui dépassaient parfois l’entendement du spectateur et, avec Drag Me to Hell, on a droit au même cas de figure. Même les puristes du cinéaste pourront s’avérer déstabilisés par les personnalités exagérées des personnages (principaux et secondaires) ou encore par l’étrangeté des divers situations de la vie quotidienne que vivent ceux-ci. Il faut toutefois être patient car, une fois qu’entre en scène Lorna Raver, on se voie propulsé dans une montagne russe des plus amusantes.
Grand fanatique de la troupe comique Les Trois Stooges, Sam Raimi a toujours aimé faire baigner ses productions horrifiques dans la farce et la bouffonnerie. Toutefois, la blague consiste très souvent à choquer le cinéphile avec des images des plus dégoûtantes. Ici, on a droit à un véritable buffet de dégueulasseries; larves, mouches, sang et autres matières gluantes jaillissent de partout sans que le spectateur ait la chance de reprendre son souffle une seule fois. D’autant plus qu’on sursaute, et ce, un peu trop souvent. L’utilisation du champ/contre-champ s’essouffle assez rapidement, tout comme cette agaçante obsession qu’a le réalisateur d’envoyer divers objets insignifiants au visage de l’héroïne afin de créer une réaction chez le spectateur. Cependant, on ne peut reprocher au cinéaste sa façon impeccable d’utiliser les ombres et le travelling à son avantage. Néanmoins, c’est frustrant de constater l’omniprésence des images de synthèse dans ces divers gags. Si c’eut été d’effets pratiques, la blague aurait tellement mieux fonctionné…
Alison Lohman est tout simplement parfaite pour le rôle. Jolie et charmante, elle cadre parfaitement avec ce personnage de jeune femme bien trop gentille. Il faut également saluer Sam Raimi (ainsi que son frère avec qui il a rédigé le scénario) pour ne pas s’être contenté de nous laisser avec une incompétente nunuche comme protagoniste. Elle est crédible et on peut très bien comprendre les divers décisions qu’elle prend. Il est également apprécié de voir que le personnage de Justin Long qui, à la base est sceptique face à toute la situation dans laquelle se trouve sa copine, change rapidement d’avis lorsque les choses dérapent gravement. Oui, tous sont très bons… mais c’est Lorna Raver qui vole le show! Non seulement est-elle absolument terrifiante, elle est également celle qui nous fait le plus rigoler, puisque les problèmes qu’elles causent à Christine surpassent à chaque fois le précédent.
C’est lorsqu’il s’attaque au genre horrifique que Sam Raimi est à son meilleur. Pas pour autant excellent, Drag Me to Hell est un film d’épouvante rafraîchissant qui ne manque pas de choquer et de bien faire rire. À quand ton prochain, Sam?
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