C’est pas moins d’un an après la sortie du premier volet des aventures de Tris et Four (Divergence) que les fans auront enfin l’occasion de redécouvrir l’univers tiré du roman de Veronica Roth. Le premier volet, sorti en 2014, se concluait en quelque sorte avec la promesse d’une suite pleine de suspense, alors que le nouveau couple ressortait survivants de l’attaque de la méchante Jeanine (Kate Winslet). La suite, Insurgés, prouve malheureusement que plus ça change, plus c’est pareil. L’intrigue est toujours aussi prévisible, les personnages aussi unilatéraux et Winslet ne sait vraisemblablement toujours pas ce qu’elle fait là.
Ne me méprenez pas : Insurgés n’est pas du tout un mauvais film. Même que, pour ce qu’il est (un film d’action et d’aventures adressé à un public adolescent), il vaut le détour. Cependant, si on le compare à l’original, le deuxième volet manque cruellement de rythme et de volonté de la part des acteurs qui semblent presque fâchés de devoir continuer à interpréter leur personnage (nous leur souhaitons d’ailleurs bonne chance, puisque l’adaptation du prochain livre de Roth sera faite en… attention… deux parties ! Avouez que vous êtes surpris).
Prenez pour exemple l’excellent Miles Teller. Sa récente performance dans Whiplash a su prouver au monde entier l’éventail de ses talents d’acteur. Dans Insurgés, par contre, le jeune comédien semble partagé entre donner le maximum de ses capacités ou se rabaisser au niveau de ses collègues. Fort heureusement pour nous, il semble avoir pris la première option.
Je vous entends déjà me poser la question : mais qu’en est-il donc de l’idylle amoureuse entre Tris et Four? C’est à mon grand bonheur que je réponds la même chose que le scénariste : on s’en fiche. Bien sur, l’intrigue romantique n’est pas escamotée (ce qui aurait été ma foi très étrange, puisqu’ils sont si beaux ensemble !), mais elle est en arrière-plan derrière une histoire qui, ma foi, est plus intéressante. Espérons seulement que la série continue sur cette tangente, qui fait de l’amour une des nombreuses facettes des relations humaines, et non sa seule finalité (voir Twilight, par exemple).
Dans Insurgés, Tris continue donc à lutter contre la société oppressante et futuriste qui tente de séparer la population en différentes castes spécifiques. Cette fois, elle parviendra au cœur du monstre, alors que la cruelle Jeanine (pardonnez-moi, je trouve tellement que ce nom n’a absolument rien de malin), ayant réussi à la capturer, lui fera passer une série de tests afin de connaître l’étendue de ses pouvoirs. Bien entendu, c’était sans compter la poignée d’amis de Tris qui feront tout ce qui est en leur pouvoir pour l’aider. Un scénario bien classique, des personnages typés qui ne surprendront pas. Un divertissement bien balancé pour un public adolescent.
Visuellement, le film est très intéressant. Les effets spéciaux, moins nombreux que dans le premier volet, sont tout de même crédibles et fluides. Cependant, on remarquera la plus grande sobriété de Insurgés par-rapport à l’original. C’est avec une grande déception que nous quitterons les couloirs sombres de l’académie et l’environnement surréaliste de l’inconscient de Tris. Désormais, bienvenue dans un monde futuriste, gris et morne. Qui s’inscrit bien dans l’histoire, mais qui nous fait s’ennuyer de l’esthétisme de l’original.
Enfin bon, Insurgés a aussi ses quelques améliorations. Le scénario (particulièrement les dialogues) sont mieux ficelés, la direction d’acteur est plus réaliste. Mais sinon, le second volet de la série Divergence est à prendre pour ce qu’il est : Le maillon central d’une longue chaîne. Il supporte le début et la fin du récit, mais n’est pas à prendre comme une œuvre à part entière.
Sortie en salles: 20 mars 2015