En toute honnêteté et humilité : le premier Dead Snow, je ne l’ai pas vu. C’est après avoir assisté à la projection de sa suite, Red vs. Dead, que je réalise à quel point ceci était une grossière erreur de ma part. D’abord, parce que voilà une série films qui semble avoir été conçue spécifiquement pour le critique que voici, mais surtout parce qu’il y avait bien longtemps qu’on ne s’était pas autant bidonné dans une salle obscure. Et avec un public comme celui dont bénéficie le Fantasia International Film Festival, on n’aurait pu espérer meilleure façon de clore l’événement! Une expérience cinématographique dont on se souviendra pendant bien longtemps.
En allant s’isoler dans les montagnes norvégiennes avec un groupe d’amis pour les vacances de Pâques, Martin était probablement loin de s’imaginer que les festivités se termineraient en bain de sang causé par des zombies nazis. Seul survivant du groupe et désormais sous enquête pour le massacre de ses camarades, Martin devra livrer combat au chef des monstres, le Colonel Herzog. S’étant fait transplanter le bras récalcitrant de ce dernier, Martin pourra également compter sur la Zombie Squad (une bande de ringards s’étant préparée à l’apocalypse) pour l’aider à gagner cette bataille sans merci contre les morts-vivants.
Considéré par plusieurs comme un « Evil Dead à la sauce norvégienne », le premier Dead Snow, dit-on, arrivait brillamment à balancer rires et horreur. Suite directe, ce Red vs. Dead? Définitivement (un petit résumé bien sanglant vient d’ailleurs remettre les pendules à l’heure), mais le ton, lui, est tout autre chose. Pour ce second opus, Wirkola a décidé de sacrifier le côté horrifique du film de 2009 afin de laisser place à des scènes de « splatstick » plus désopilantes les unes que les autres. Repoussant constamment ses propres limites, Red vs. Dead ne se prend en rien au sérieux, ce qui ne nuit jamais à ses gags bien gores. On passe donc d’un jeune homme dont le thorax explose suite à une manœuvre de réanimation un tantinet trop brutale à des zombies se servant d’intestins afin de siphonner le gaz d’une voiture, et ce, pour le plus grand plaisir des amateurs du genre. Dans cet univers, tout est permis et c’est tant mieux!
Cherchant à rejoindre un plus large public, le réalisateur a décidé d’instaurer à son Red vs. Dead quelques dialogues anglais et des personnages américains. C’est là qu’entrent en scène les membres de la Zombie Squad. Si la dose d’humour qu’ils apportent au film fonctionne généralement pour le mieux, les personnalités beaucoup trop stéréotypées des personnages, elles, viennent rapidement nous taper sur les nerfs (faire des blagues sur Star Wars, il me semble que c’est un peu dépassé…). Connaissant cependant les clichés du cinéma horrifique, ces trois geeks en viendront à prendre des décisions « justifiées » (tout est relatif…) et, mieux encore, seront en mesure de sauver le personnage central d’impasses à de nombreuses reprises. Énumérer tous les autres personnages secondaires mémorables seraient gâcher l’un des nombreux plaisirs que nous apporte Red vs. Dead, mais l’on retiendra particulièrement le policier on ne peut plus vulgaire pourchassant Martin qui est aussi étrange qu’hilarant.
Dommage que le film traîne parfois en longueurs, surtout lors de la confrontation finale. N’empêche, l’objectif principal est atteint, lui : dégoûter et faire rire à gorge déployée. Rassemblez vos chums et sortez la caisse de bière; Dead Snow : Red vs. Dead, c’est le film de « party » que l’on attendait!
Crédits Photos: Tappeluft Pictures