En faisant le tour des postes de la télévision, vous avez peut-être l’impression de toujours tomber sur des émissions savons, toutes du même genre. Les scénarios viennent souvent du pareil au même : Jean aime Marie. Marie aime Claude, mais elle sort avec Serge. Et hop! Un peu d’adultère. Entre temps, quelqu’un est mort. Bref, il existe bel et bien plusieurs émissions savons : vous ne rêvez pas ! Il faut toutefois garder espoir, il est encore possible de déceler quelques bijoux ! Un de ceux-ci est Tu m’aimes-tu?, diffusé cet automne à Radio-Canada.
La série raconte l’histoire de Fred. Lorsque la femme de sa vie le laisse, il devient inconsolable. Dorénavant, il préfère faire comme si elle était morte. Sa nouvelle voisine Mélanie lui offre de joindre un groupe de soutien, qu’elle avait elle-même joint lorsqu’elle a dû faire le deuil de sa sœur. Fred devra donc faire face aux conséquences de ses mensonges…
Tantôt drôle, tantôt touchante, Tu m’aimes-tu? traite des relations amoureuses et de l’engagement, mais de façon très actuelle et sans tomber dans le sensationnalisme. La famille et l’amitié sont également des thèmes qui sont exploités. Le public a droit à des scènes très cocasses qui ont un jour ou l’autre fait partie de notre quotidien. En plus de pouvoir s’identifier aux personnages, il est également possible de se reconnaitre dans plusieurs situations vécues par ces derniers. Les thèmes de la série sont bien simples et c’est là tout son charme. Les scénaristes n’ont pas cherché à nous impressionner par des dénouements sans fin, à la Hollywood. Ils ont plutôt dressé un portrait très juste de certains types de personnes qui composent la société d’aujourd’hui.
Les personnages sont en effet, une grande force de la série. Prenons celui de Mélanie. Bien qu’il ait été caricaturé par moment, il représente de belle façon la dépendante affective que nous connaissons tous. Le jeu de la comédienne, Magalie Lépine-Blondeau, est juste, crédible et touchant. Tous les acteurs font également un excellent travail, dont Sébastien Huberdeau, Steve Laplante et Isabelle Blais. Chapeau spécial à Virginie Morin et son bégaiement, plutôt énervant, mais très bien joué.
La réalisation signée Podz (Daniel Grou) est un autre atout de la série québécoise. Certains ont pu la trouver particulière, mais il aura fallu poursuivre l’écoute de Tu m’aimes-tu? pour saisir tout son sens. Chose plutôt rare dans une série télévisée, des photographies se sont intégrées au montage tout au long de la saison. Toujours en lien direct avec les évènements présentés, elles livrent des indices importants sur les sentiments des personnages, et ce, tout étant originales.
Bref, la télésérie représente peu, sinon aucun défaut. Ses émissions étant d’une durée de 30 minutes, le contenu est toujours pertinent et le spectateur n’a jamais droit à des longueurs interminables. Légère, elle donne l’occasion à l’auditeur de rire, mais le surprend aussi lors de moments touchants. Je ne peux taire ma déception à l’annonce de Radio-Canada faite peu avant la diffusion du dernier épisode. La chaine retire la série de sa programmation, il n’y aura donc pas de deuxième saison. Plutôt décevant pour une série de si grande qualité. On peut toujours se consoler et visionner les 13 épisodes de la saison sur www.tou.tv ! Bonne écoute !
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