Vous êtes à la recherche d’une oeuvre intelligente et rafraichissante? Eh bien, aujourd’hui, laissez-moi vous offrir exactement ce qui saura vous plaire: un film à la fois drôle et songé, mettant en scène nul autre que Jim Carrey lui-même. Mesdames et messieurs, voici le Truman Show.
Truman Burbank est un homme comme les autres. Il est marié, chérit plusieurs projets d’avenir avec sa femme Meryl et ne voit pas en quoi sa vie pourrait être meilleure. Il y a une raison à cela: Truman ne vit pas dans le monde où vous êtes actuellement installé, attardé à lire cette courte critique. Truman vit dans un monde créé de toute pièce et uniquement pour lui, où tout est plus beau, plus grand, plus savoureux et meilleur: un monde construit pièce par pièce duquel il lui est impossible de s’échapper. Rien de moins qu’un plateau de télévision.
Le Truman Show, c’est tout d’abord une question d’éthique. C’est ce célèbre dicton, celui qui prône le fait que la liberté d’un être commence là où celle d’un autre se termine qui est ébranlé. En quoi un homme peut-il devenir un objet de divertissement sans jamais n’être mis au courant? Le tout est abordé sous la forme d’une comédie, mais ce n’est pas sans profondeur: c’est un film qui ose dépasser des limites et susciter de réels et sérieux questionnements.
Par ailleurs, ce long métrage est aussi une question de philosophie. Il correspond en tout point en l’allégorie de la caverne de Platon, très populaire, laquelle met en image la capacité d’un homme à accéder à une connaissance juste de la réalité, ainsi qu’à la compréhension de cette même connaissance. C’est exactement ce qui est mis en scène, mais une magnifique ville remplace cette sombre caverne utilisée à titre d’exemple. Le monde de Truman comporte certains défauts qui sauront faire rire le spectateur, et certaines qualités que ce dernier risque de jalouser. C’est une remise en question pertinente que le réalisateur du film, Peter Weir, propose ici, alors qu’une forme très malsaine et illégale de voyeurisme est mise en scène.
Oeuvre chargée de sens, il n’en reste pas moins que cette dernière est d’une légèreté agréable: Jim Carrey, évidemment, vole l’écran et offre une performance qui prouve ici un talent indéniable. Son histoire est à la fois touchante et hilarante, ses expressions dignes d’un clown et la force de vivre de son personnage oblige un attachement immense à ce dernier.
Le Truman Show, c’est une mise en abyme: des spectateurs mis en scène dans le film observent jour et nuit un être qui ignore sa réelle situation, alors que nous-même, véritables spectateurs, observons ces derniers avec un jugement dont le niveau se fait assez élevé. Une remise en question de l’importance attribuée aux médias est observée dans cette oeuvre cinématographique, et l’exagération accordée à l’intrigue principale ne se fait pas si loin de la réalité. C’est clair, on n’y prône en rien la télé-réalité.
Si le film dont vous venez à peine de lire la critique n’apparait pas sur la liste de ceux que vous avez visionnés, il vous faut absolument courir l’y inscrire. Il ne fait jamais trop mal de se questionner sérieusement sur les grands sujets, et c’est ce que Peter Weir vous offre ici: c’est une chance à ne pas manquer!
Et si on ne se revoit pas d’ici là, une bonne soirée et une excellente nuit!
http://www.youtube.com/watch?v=4StRYadJLho
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