Adapter au grand écran un classique est un défi plutôt audacieux. On se limite d’ores et déjà à un public cible, à des attentes très élevées et à un public mécontent, qui le sera toujours, peu importe le travail effectué lorsqu’il est question d’adaptations. Joe Wright est l’un des réalisateurs qui a décidé de relever un tel défi. En 2005, il a présenté son adaptation de la très célèbre histoire Pride and Prejudice, écrit par Jane Austen.
Pour ceux qui ne connaissent pas ce magnifique récit, il raconte l’histoire de la famille Bennett. L’action se déroule dans un petit village d’Angleterre, alors que le pays se trouve sous le règne de George III. À cette époque, les mariages arrangés ne sont pas rares, même si la plupart des jeunes femmes souhaitent se marier par envie et non par obligation. La mère de la famille Bennett est d’avis que ses filles doivent se marier, et ce, le plus tôt possible ! L’arrivée de nouveaux voisins fait bien des remous chez les jeunes filles Bennett, sans parler de la mère !
Bien qu’il porte essentiellement sur l’amour, le long-métrage est extrêmement riche et intéressant, tant au niveau du scénario, des personnages, de la direction artistique et musicale que la réalisation. Certes, il faut tout de même avoir un certain intérêt pour les films historiques afin d’être en mesure d’apprécier toutes les subtilités du film !
Tout d’abord, il faut dire qu’un excellent travail a été exécuté pour adapter le roman en scénario. Les éléments retenus sont pertinents et bien équilibrés. Alors que le récit se déroule sur une période relativement longue, le spectateur est toujours en mesure d’identifier des repères temporels. Il n’y a donc pas de confusion, ou presque. Quant à lui, le rythme est probablement la seule faille que je peux reprocher à Joe Wright après avoir visionné ce film maintes et maintes fois. Même si tous les événements présentés sont pertinents au développement de l’histoire, il manque un peu de rythme vers le milieu du film. Cette faille n’est cependant pas suffisante pour altérer mon appréciation de ce film, qui est plutôt grande. Il faut également savoir que même s’il est ici question d’une histoire d’amour, celle-ci se distingue clairement des films à l’eau de rose contemporains. Des subtilités au niveau du scénario et de l’interprétation des acteurs font toute la différence. Pour une fois, tout n’est pas donné tout cru dans le bec! C’est au spectateur de tirer sa propre interprétation et c’est également à lui d’observer les quelques indices qui sont offerts. L’aspect « amour » du scénario est tempéré de sorte que l’histoire est tout à fait réaliste et le spectateur ne veut qu’en savoir plus !
D’autre part, les personnages ne pourront que vous charmer à leur tour. Les chiens ne font pas des chats, vous le savez bien. Si les sœurs Bennett ont de l’audace à revendre, elles le doivent bien à leur mère ! Les personnages sont extrêmement diversifiés et tout le monde peut en trouver un à qui se rallier. Ce qui est intéressant avec Pride and Prejudice, c’est que les personnages ne font pas que subir l’action. Dans bien des scènes, ils sont littéralement l’action! Ceux-ci sont bien définis et approfondis au cours du long-métrage, et ce, même si plusieurs personnages se partagent l’écran. Il faut également souligner la performance des acteurs. Matthew Macfayden incarne à perfection l’effroyable Monsieur Darcy et Keira Knightley pour sa part, semble être née pour le rôle d’Elizabeth Bennett. C’est sans doute la performance de Knightley que j’ai le plus apprécié !
Mais Pride and Prejudice surprend également par sa direction artistique, musicale et photo. Si le réalisateur fournit au spectateur la possibilité de croire en son histoire, ce n’est pas seulement grâce au scénario et aux personnages. C’est plutôt grâce au tout que forme l’univers de Pride and Prejudice. Tout y est : les costumes, les décors, les trames sonores et les plans de caméras. Plusieurs plans-séquences sont utilisés à des fins de transitions, généralement afin de montrer le temps qui passe ou l’ensemble de l’action qui se passe dans la maisonnée. Ces derniers sont extrêmement efficaces et ajoutent une touche unique au long-métrage.
Bref, je suis peut-être une cinéphile à l’eau de rose, je le reconnais. Pride and Prejudice présente cependant beaucoup plus qu’une simple histoire et je tiens à ce que ce point ne soit pas oublié. Le septième art requiert un travail beaucoup plus grand que ce qui est perçu à la caméra. Des départements comme la direction artistique, musicale ou encore la direction photo ne sont pas toujours exploités comme ils le pourraient dans le cinéma d’aujourd’hui. Qu’on aime les grands films d’amour ou non, on ne peut nier que Joe Wright et son équipe signent avec Pride et Prejudice un film habilement exécuté. Décidément, je vous suggère ce film qui est un de mes grands favoris !
Crédits photos : Google Images
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