Il y a certaines choses dans la vie qui ne se font pas à jeun; se faire arracher une dent, avoir une chirurgie quelconque ou souper chez les beaux-parents. Certaines substances illicites sont parfois nécessaires pour passer au travers de quelques passages obligés. Movie 43 est un amalgame de courts-métrages humoristiques produit par le père de certaines des meilleures comédies américaines, Peter Farrelly. La distribution impressionnante et la bande-annonce laissaient présager un dur coup pour notre rate. Malheureusement, il va vous falloir tout un remède miracle pour pouvoir apprécier le visionnement de Movie 43!
Talent gaspillé et perte de temps seront surement les mots que vous associerez à ma critique d’un film qui ne méritait pas autant de publicité. C’était pourtant mon devoir de vous défendre, voire de vous prohiber à travers les prochaines lignes cette œuvre (le mot est fort!) aussi dérisoire que ridicule.
« J’ai dépensé sans compter », disait John Hammond qui voulait réunir au même endroit, un nombre impressionnant de dinosaures qu’on ne croyait d’aucun danger. On connait la suite. Dans Movie 43, on a réuni à la réalisation quelques dinosaures de la comédie américaine : Peter Farelly, qui avait fait Dumb & Dumber, There’s Something About Mary et Me, Myself & Irene, Steven Brill, qui nous avait donné Mister Deed, Little Nicky, Big Daddy et Heavy Weights, et quelques autres réalisateurs plus ou moins connus du milieu dont Brett Ratner (Rush Hour) et James Guun (Scooby-Doo). Ensemble (et avec une distribution monstre dont Emma Stone, Halle Berry, Gerard Butler et Kate Winslet), ils ont décidé de réunir le plus d’obscénités possible en une heure et demie, et ce, à travers quatorze courts-métrages.
Même le concept de base permettant de créer un lien entre chacun des courts-métrages est un échec. Un réalisateur désespéré (Dennis Quaid) propose une panoplie de scénarios aussi sordide que possible à un producteur d’Hollywood en le menaçant avec une arme à feux. C’est démesuré et même les acteurs ne semblent pas y croire. Même la finale de cettedite intrigue n’est nullement assumée finissant en rigolade de l’équipe technique alors que Dennis Quaid oblige à Greg Kinnear de satisfaire les envies sexuelles du garde de sécurité.
Je pourrais aussi bien détailler chacun des 14 sketches présents dans Movie 43, mais une simple liste des thèmes présents est amplement efficace pour savoir si ce film est fait pour vous : Couilles, inceste, scatophilie, organes génitaux déchiqueteurs, sexualité et menstruation. Si c’était la liste d’un cours de biologie ou de sexologie, ce serait probablement plus intéressant. Inévitablement, les blagues tombent toujours à plat, dans un mélange de surenchère, de puérilité et/ou d’un manque de timing comique. Bruno Landry est probablement plus drôle dans Rire et Délire qu’est Movie 43!
Quelques courts-métrages ont de bonnes idées de base (dont celle où Johny Knoxville vole un Leprechaun pour dérober son chaudron d’or, ou un couple qui joue à Vérité Conséquence lors d’un premier rendez-vous), mais le choix des péripéties et des blagues ne s’avère jamais judicieux à l’efficacité du court-métrage. On associe souvent comédie douteuse à Adam Sandler. Aussi surprenant soit-il, l’équipe derrière Movie 43 réussit l’exploit sans son aide.
Il n’y a finalement que la publicité de Tampax mettant en scène deux femmes et un requin qui pourrait valoir le détour. Il y a des choses qu’on ne veut pas acheter. Pour tout le reste, il y a YouTube.
Talent gaspillé et perte de temps seront surement les mots que vous associerez à ce ramassis d’obscénités plus infantiles les unes que les autres. Les meilleures blagues ont déjà été montrées dans la bande-annonce, le reste est aussi insipide que possible. Movie 43 est finalement un cercle vicieux d’alcool : boire pour apprécier, et maintenant, boire pour oublier…
http://www.youtube.com/watch?v=C0kC6Bm_QG4
Crédit Photos : Alliance Vivafilm
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