Très cher Hitchcock,
depuis toujours, vous le savez, j’éprouve à votre égard une reconnaissance hors pair. Vous êtes un pilier du cinéma, vous dirigez ce que j’en crois et votre signature magnifique est admirée depuis toujours sur les grands écrans et dans tous les coeurs. Bien évidemment, ce n’est pas sans raison.
Mais voilà qu’aujourd’hui, Sacha Gervasi, un de vos nombreux fans, s’intéresse à vous. Et quand je parle de vous, je parle de l’homme, pas du génie. Et aussi de votre femme. Il s’intéresse beaucoup à votre femme. Enfin, je vous dis ça comme ça.
Toujours, on vous a présenté comme un homme fort, à l’imagination féroce et au goût pour l’horreur, ma foi, aiguisé. De votre profil ombré s’évade cette onde de courage et de contrôle, formant un tout à la fois rassurant et très imposant. Mais ce n’est pas à ces impressions que se rapporte ce long métrage concocté à votre égard. C’est même tout le contraire.
Vous y êtes dépeint comme un homme. Comme un humain. Et c’est là une raison de plus pour retomber amoureuse de vous et votre travail. Sont mis de l’avant différent personnages qui vous auront entouré mais qui n’eurent d’autre choix que de rester dans l’anonymat. Voilà que votre femme, Alma, vient compléter le portrait que nous avions de vous. Interprétée avec grand plaisir par Helen Mirren, elle prend dans ce film une place qui lui revient et qui lui colle à la peau magnifiquement bien.
Voilà qu’une dame, que cette dame en particulier, la plus importante de ces blondes sensationnelles, ose se lever et dire ce qu’elle croit au grand maître du suspens, lequel n’a d’autre option, devant sa splendeur, que de l’écouter sans ronchonner. N’est-ce pas merveilleux de vous découvrir dans cette perspective de fragilité?
Bien sûr, je ne peux passer à côté du travail d’Anthony Hopkins alors qu’il se glisse dans votre peau. Je crois que sa performance vous ferait bien rire. Pas seulement parce qu’elle est très proche de vous, mais aussi parce qu’elle respire le plaisir et l’honneur de se retrouver dans un tel rôle. Ne rougissez pas, Hitch, vous savez bien de quoi je parle.
Ce plongeon dans votre intimité, dans votre manière de travailler et de vous découvrir, vous qui avez toujours préféré l’arrière de la caméra, s’est avéré comme une magnifique découverte. Ce n’est pas un film biographique qu’on vous offre, ce n’est pas non plus un hommage. C’est la représentation de votre ingéniosité, de vos péripéties tirées par les cheveux, mais d’abord et absolument avant tout, de votre humanité.
Je suis touchée d’avoir vécu ce brin d’exclusivité, et je souhaite à tous d’apprendre à vous découvrir. Sous tous les angles.
Mes salutations les plus distinguées,
à vous dont les grandes idées en inspirent plus d’un
Passez mon bonjour à votre femme.
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