Dépasser les normes établies est toujours intéressant. Bien que le résultat ne soit pas toujours réussi, il donne certes un angle particulier à l’œuvre. On critique d’ailleurs souvent les productions américaines de toujours répéter les mêmes procédés et de garder la même formule pour les divers genres existant. Il existe cependant quelques films qui ont osé présenter quelque chose de différent. Un film d’action de mafia, ponctué de grands silences, avez-vous déjà visionné un tel film ? Si votre réponse est non, j’imagine que vous n’avez jamais vu Sang-froid (Drive).
Réalisé par Nicolas Winding Refn, le film suit l’histoire d’un chauffeur. Curieusement, on ne lui a pas attribué de nom personnel. Il faut dire que le protagoniste de ce film est plutôt mystérieux et peu bavard. Derrière son titre de garagiste et de chauffeur pour cascades de grandes productions, se cachent bien d’autres talents… si on peut appeler ceux-ci de cette façon. Il y a cependant une chose bien claire à propos de ce personnage ; il est prêt à aller bien loin pour protéger sa nouvelle voisine et son fils.
Ce protagoniste, il est interprété par Ryan Gosling. Cet acteur a gagné sa notoriété rapidement au cours des dernières années. Assurément, cet acteur qui avait tout d’abord été connu pour The Notebook (2004) continue de surprendre et peut tout aussi bien jouer dans un drame qu’un film d’action. Le film n’aurait pas pu être aussi bien réussi sans le très bon jeu de Gosling.
En effet, le scénario et la technique de Drive sont plutôt particuliers pour un film d’action, surtout pour un dont la mafia fait partie. Il est plutôt rare que le personnage principal d’un film figure à l’écran tout au long des dix-sept premières minutes, et ce, sans avoir prononcé un seul mot. Ces premières minutes plutôt étonnantes donnent d’ailleurs le ton au film. Le réalisateur n’a pas misé son long-métrage sur les dialogues, ni sur des actions rapides. Il a plutôt misé sur le jeu de ces acteurs, qui je le rappelle, ont effectués un travail ingénieux. Il en résulte alors plusieurs silences. Pourtant, le spectateur en est seulement plus accroché à ce qui va se passer. Ces silences ont également un effet majeur sur les scènes d’actions, celles-ci étant renforcies et créent souvent un effet de surprise plus grand qu’à la normale. De plus, le silence découpe de façon encore plus crue la violence de plusieurs scènes. Chaque action compte, pèse le spectateur. Pourtant, dans les films d’actions courants, le sang peut jaillir bien longtemps avant que le spectateur ressente un quelconque effet.
Il est certain que la violence de certaines scènes d’actions frôle l’exagération. Cependant, le fait qu’elles soient bien situées dans le récit corrige le tir. Le rythme est d’ailleurs un autre élément clé de Sang-froid. L’équipe de production aurait pu choisir de faire un film de deux heures avec le livre de James Sallis. Elle a cependant primé la pertinence de l’ensemble des scènes et le rythme au sensationnalisme.
J’ai particulièrement aimé ce film, qui je crois, peut plaire aux hommes autant qu’aux femmes. C’est toujours un réel rafraichissement de voir un long-métrage qui tente de sortir des normes trop souvent suivies dans l’industrie du cinéma. D’autant plus quand ce film est bien réussi. Certaines scènes de violence pourraient vous choquer, âmes sensibles, vous êtes avertis !
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