Quelle aurait été votre réaction, si par tout hasard vous vous retrouviez coincé dans une crevasse du Grand Canyon, avec très peu de ressources, personne ne sachant où vous êtes, mais surtout, avec un bras immobilisé par une roche de plusieurs tonnes ? La plupart des films amènent rarement l’auditeur à se demander ce qu’il ferait dans la même situation que le protagoniste. Souvent, on assimile une façon d’agir et de penser sans même pouvoir créer son propre processus de réflexion. Avec 127 hours de Danny Boyle (28 days later, Slumdog Millionaire), les choses sont quelque peu différentes.
C’est l’histoire (vraie) de Aron Ralston qui nous est racontée par le long-métrage nommé dans 6 catégories des Oscars, édition 2011. Ce cher Aron Ralston s’avère un alpiniste qui aime bien les défis et les sensations fortes. Une expédition dans le Grand Canyon est donc une activité banale pour ce dernier. Pourtant, prendre la décision d’y entreprendre un périple de quelques jours sans avertir personne aura été la décision la plus déterminante de sa vie. Vous l’aurez déjà deviné, il sera pris au piège dans une crevasse et frôlera la mort.
Le scénario n’est pas surprenant, on va se le dire. L’incroyable façon par laquelle Aron a pu survivre est connue de bien des gens. Ce n’est donc pas un scénario qui vous tiendra en haleine du début à la fin, d’autant plus que nous nous retrouvons seuls avec le protagoniste pendant la majeure partie du film. Néanmoins, ce dernier fait amène une perspective humaine très intéressante. L’intensité du moment n’est pas créée par un armement de feu, mais bel et bien par les émotions d’un seul personnage ! Un exploit plutôt difficile à exécuter, pourtant bien réussi. Inutile de dire que la réussite du film repose en grande partie sur la performance du seul acteur (ou presque) de 127 hours.
En effet, James Franco (Spider-Man, Tristan et Yseult) offre toute une performance ! Il réussit à rendre avec justesse et crédibilité la douleur physique et la folie qui peu à peu s’installe dans une telle situation.
Quant à elle, la réalisation est bien exécutée, mais manque de continuité et de cohérence. De très beaux plans entament le long-métrage, mais les transitions avec la caméra à l’épaule n’ont pas toujours été bien réalisées. Boyle a tout de même usé de créativité, puisque le scénario ne laisse pas place à une très grande marge de manœuvre.
Bref, 127 hours se doit d’être visionné, ne serait-ce que pour sa culture personnelle. Aron Ralston a fait preuve d’un courage exceptionnel et ce n’est assurément pas tout le monde qui aurait osé faire la même chose que lui. La dimension humaine et la réflexion que nous apporte le long-métrage valent également le coup. Vous n’aurez certainement pas l’impression de déjà vu avec 127 hours. Mais attention, ce n’est ni un film d’action éprouvant ni un suspense haletant ! C’est quelque chose de certainement très différent.
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