Depuis le tournage du tout premier Evil Dead de Sam Raimi en 1981, puis de sa suite en 1987 (probablement l’un des films culte les plus appréciés de l’histoire) et finalement de sa conclusion Army of darkness en 1992, la communauté des fans de la trilogie ne fait que s’agrandir, et il n’était qu’une question de temps avant qu’on s’y intéresse. Ce fut le cas de Steve Villeneuve, réalisateur québécois qui sort cette année un court documentaire sur les Deadites, ou les fans d’Evil Dead. Hail to the deadites.
Sans aucune prétention, on sera invités à parcourir l’Amérique avec le documentariste, qui se met à la recherche des fans les plus purs de la série culte. Filmé de manière très télévisuelle, où les talking head et les images de figurines de collections amassées par les fans s’accumulent, il ne faut pas s’attendre à un documentaire où la forme et l’esthétique sera surprenante ou novatrice. La forme est très sobre, et on s’intéresse davantage aux différentes personnalités souvent très colorées des fans plutôt qu’à une mise en scène quelconque.
Certaines histoires et anecdotes de fans sont quasi surréelles, comme ce couple qui s’est marié devant le directeur artistique du Evil Dead original, leur brandissant le Necronomicon en guise de bible, ou ce sosie de Bruce Campbell qui, amassant de l’argent en ligne afin d’assister à une convention, se fait offrir 800$ par un mystérieux donateur… Qu’on devine être Campbell lui-même.
Car hors du succès extrême d’Evil Dead auprès de ses fans, il y a aussi cette autre passion, presque dévotion même, ce culte voué en la personne de Campbell. De son jeu over-the-top complètement assumé, à ses répliques assassines et ses scènes cultes, l’acteur s’est hissé au rang des grandes figures du cinéma, et cumule depuis le début de sa carrière rôles et anecdotes reliées au tournage de la trilogie originale. Le but de tout fan qui se respecte est de rencontrer la légende Campbell, et c’est pourquoi une grande partie du documentaire lui sera consacrée. On constate en lui une personnalité dynamique, à l’image de l’idéal qu’on s’imagine, et quelques segments d’entrevue particulièrement intéressants en feront plus découvrir sur ce que les fans peuvent apporter aux vedettes.
Et c’est un peu ce que ce documentaire représente, au fond : Un hommage aux fans de genre et d’horreur, qui sont en quelque sorte un pilier de l’industrie. Voir les comédien.nnes, plus de 30 après le tournage du rôle qui les aura fait connaître, susciter encore autant d’émoi chez des jeunes générations, rappelle l’essence de ce qu’est le culte : la création d’archétypes, la transmission d’une culture et d’une passion. Malgré ses quelques défauts au montage et son aspect un peu trop télévisuel, Hail to the deadites permet de rendre justice aux passionnés.
Il est évident que le film s'adresse d'abord et avant tout aux fanatiques d'Evil Dead eux-mêmes. Quiconque s'y connaît moins sera davantage rebuté par l'aspect télévisuel et anecdotique du documentaire, qui est un objet par les fans, pour les fans.