Les films catastrophe ont la cote plus que jamais. Tellement que plusieurs finissent par se ressembler. Les similitudes entre Assaut sur la Maison-Blanche d’Antoine Furqua (Jour de formation), sorti le 22 mars 2013, et Maison-Blanche en péril de Roland Emmerich (Le jour de l’indépendance), sorti le 28 juin 2013, sont si indéniablement frappantes qu’il vaut la peine de les souligner. Ces deux films popcorn donnent tristement raison au proverbe insinuant qu’il faut battre le fer pendant qu’il est chaud. Donc, le sujet chaud de l’heure : la Maison-Blanche menacée par une attaque terroriste sans précédent. Alors que Roland Emmerich tente de sauver la vie du président des États-Unis en employant un certain sens de l’humour et de légèreté, Antoine Furqua prend la situation très (trop) au sérieux, sans jamais véritablement développer le sentiment d’urgence que provoque une telle crise. Autrement dit, Olympus has fallen se résume à trois aspects plutôt superficiels: des bruits de fusils, des bombes et des regards ridiculement intenses gracieuseté Gerard Butler.
À la suite d’un drame horrible, Mike Banning (Butler) quitte son emploi d’agent de sécurité assurant la protection du président des États-Unis, Benjamin Asher (Aaron Eckhart). Moins de trois mois plus tard, une bande de terroristes coréens envahissent la Maison-Blanche. Sous les ordres du président intérimaire, Speaker Trumbull (Morgan Freeman), Banning doit malgré lui reprendre du service et risquer sa vie afin de sauver celle de Benjamin. Pour rajouter au suspense, le jeune fils d’Asher, Connor (Finley Jacobsen), manque à l’appel…
Comme vous le constatez, l’intrigue de départ s’avère bien mince. Les péripéties réchauffées du scénario n’aident nullement à maintenir l’intérêt d’un spectateur qui s’attend à plus que des cliquetis de balles atterrissant sur le sol toutes les cinq secondes. Creighton Rothenberger et Katrin Benedikt , dont ce sont les premières armes en matière de scénarisation cinématographique, n’impressionnent guère. Les exécrables dialogues qu’ils ont pondus frisent la superficialité et l’imbécilité. Sans trop exagérer, j’ai eu l’impression d’être traité comme une fillette de quatre ans jugée incapable de comprendre la complexité de l’histoire. Comment suis-je supposée adhérer sérieusement à la crise de panique de la secrétaire de la Défense Ruth McMilan (Melissa Leo), prise en otage dans le bunker présidentiel, portant sur le lamentable état de ses cheveux? Et elle est loin de rigoler, la madame!
Parallèlement à la scénarisation, la réalisation sans âme d’Antoine Furqua est décevante et somme toute surprenante, surtout après le prometteur Training day. Dans ce dernier, la caméra de Furqua se faisait nerveuse afin d’accentuer les moments d’angoisse et les tensions dramatiques. Pas ici. Le public n’a droit qu’à un défilé de cartouches devenant vite lassant et terne. Ces jours-ci, il n’est pas nécessaire de louer un film pour voir des attentats sordides. L’actualité nous en fournit tristement à la pelle. Aucun pays n’est à la merci d’attaques de ce genre. Il aurait été intéressant que Furqua exploite cette piste de façon plus réfléchie.
Bref, le spectateur ne se sent aucunement interpellé et touché par l’intrigue se déroulant sous ses yeux. Le dénouement de l’intrigue étant archi-prévisible, le public n’est pas tenu en haleine et diverti outre mesure. L’excès de patriotisme symbolisé par des clichés tels que le soleil éclairant de ses faibles rayons un drapeau américain troué et poussiéreux et un ennuyeux discours politique laisse également de marbre. Tout comme les piètres compositions des personnages. Quel gaspillage de talent! Par contre, il serait erroné de blâmer les acteurs ; ils font ce qu’ils peuvent dans les circonstances.
Au final, ce film d’action insipide ne vaut pas le détour. Même s’il ne réinvente pas la roue, White house down est un divertissement plus recommandable et acceptable qu’Olympus has fallen.
Crédit Photos : VVS Films