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Another Round

Par Miguel Plante · Le 21/12/2020

8 ans après Jagten, le cinéaste danois Thomas Vinterberg renouvelle sa collaboration avec Mads Mikkelsen avec Druk (traduit en anglais par Another Round, ou encore Drunk), un récit d’amitié, où la comédie flirte avec le drame, jusqu’à ce point fascinant où le spectateur ne sait plus trop sur quel pied danser. On y retrouve un réalisateur en pleine possession de ses moyens, une cinématographie exceptionnelle portés par un scénario original et réussi.

À l’aube de la cinquantaine, quatre collègues professeurs, réalisant qu’ils perdent progressivement la fougue et l’allégresse de leurs beaux jours, voient venir les dangers du marasme quotidien. Éveillés par les propos d’un philosophe danois, selon lequel le corps humain est fait pour fonctionner à un niveau d’alcoolémie de 0.05% en tout temps, la bande décide de mettre à profit la théorie. Ensemble, ils conviendront de boire chaque jour, constamment, tout en conservant leurs activités. Évidemment, passer la journée à boire dans un contexte d’enseignement est assez risqué, et les quatre personnages ne réagiront pas de la même manière à l’expérimentation, dont on suivra les moindres rebondissements au cours du film.

Si la prémisse peut d’abord ressembler à celle d’une comédie bien adolescente (une bande d’amis festifs qui boivent, ça peut nous ramener à American Pie!), il serait bien mal avisé de passer son chemin sur cette œuvre de Vinterberg. Le cinéaste, qu’on associe historiquement au mouvement du Dogma95, qui préconisait une absence d’esthétisme, cadre strict et mise en scène au profit du réalisme et naturalisme, parvient dans Druk à rejoindre ses forces à la réalisation tout en offrant un film accessible. Les séquences présentant les quatre amis, souvent sous l’effet de l’alcool, sont d’un réalisme grisant, et le drame sous-jacent à toute l’intrigue est couvert paradoxalement par des scènes anecdotiques, presque burlesques, où ces quatre professeurs, d’abord stricts et presque sévères, s’enivrent et retrouvent la joie du quotidien.

Bien que Druk se présente d’abord comme une célébration de l’alcool, alors que nos quatre personnages s’en donnent à cœur joie, Vinterberg soutient tout le contraire, affirmant que son film présente plutôt un hommage à la vie. Les personnages, désinhibés et sans gêne, prendront des actions sous l’effet de l’alcool qui améliorera grandement leur qualité de vie, leurs relations conjugales, familiales, professionnelles. Bien sûr, la tension dramatique étant ce qu’elle est, certains franchiront les limites, et le tout ne pourra pas se finir de manière complètement positive, mais, du moins pour un moment, la philosophie du film tient la route. On comprend que la seule chose dont ces hommes avaient besoin pour s’émanciper était cette motivation supplémentaire, la petite touche de folie qui leur donnerait des ailes.

Alors qu’on rira bien des mésaventures des quatre amis, qui se prennent de plus en plus au sérieux dans leur expérimentation (leur statut académique de professeurs leur proférant une crédibilité assez forte pour écrire une thèse sur leurs beuveries), on ne pourra pas manquer d’apercevoir l’aspect dramatique de la situation, qui teinte l’ensemble du scénario. C’est là que Vinterberg frappe fort. Au même titre que dans Jagten, où le protagoniste se retrouvait mêlé à une cruelle histoire de pédophilie sans pourtant rien avoir à se reprocher, les personnages de Druk devront, eux aussi, gérer une situation d’injustice extrême. Cette fatalité, souvent présente dans le cinéma de Vinterberg, est la force première du film, qui nous fait rire, nous divertit, même si on sait bien que cette intrigue ne peut bien finir. Et l’allégresse des enivrements quotidiens atteindra sa finalité, dans certaines scènes cruelles, mais profondément humaines.  Mais le cinéaste ne tombe pourtant pas dans le piège de la morale, que ce soit d’un côté (Buvez de l’alcool, ça sauvera votre vie!) comme de l’autre (La consommation est une spirale satanique qui vous conduira directement à la perdition!). Encore une fois, tout est dans la finesse, le réalisme, et l’intériorité des personnages.

Druk (ou Another Round, ou encore Alcootest) est donc une comédie humaine, sensible et profonde, qui fait du bien. Les habitués de Vinterberg seront heureux de le retrouver en équipe avec Mikkelsen pour une autre œuvre, qu’on peut associer en plusieurs points à Jagten, dans le processus et le réalisme, mais qui a une approche complètement différente. C’est festif, ça donne envie de boire, de trouver ses limites (qu’on espère différentes que celles des protagonistes).

Santé !

 

Another Round
Miguel Plante
21/12/2020
8/10
Malgré une prémisse penchant vers un scénario humoristique, Druk surprend par son réalisme, son authenticité, et la tournure dramatique bien délivrée par un excellent casting et une réalisation maîtrisée.
8 Note finale
Enivrant

Malgré une prémisse penchant vers un scénario humoristique, Druk surprend par son réalisme, son authenticité, et la tournure dramatique bien délivrée par un excellent casting et une réalisation maîtrisée.

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Miguel Plante

Après avoir terminé ses études universitaires en Cinéma à l'UQÀM, Miguel a compris qu'il devait se trouver une autre raison pour produire des critiques et analyses cinématographiques. Depuis, il cherche à se faire voir par une personne qui lui aurait enseigné auparavant afin de savoir quelle note il aurait aujourd'hui.

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