Lorsque le patron d’un important bureau de Wall Street disparaît étrangement, ses employés décident d’envoyer leur plus jeune cadre, afin de le retrouver dans un mystérieux centre dans les Alpes suisses. Si la retrouvaille entre Lockhart, dont l’ambition n’a d’égale que son arrogance, et son supérieur ne tarde trop, l’histoire est loin d’être finie; un accident de la route contraindra le jeune homme à étendre son séjour à l’institut, qui semble bien cacher un secret important.
Les comparaisons à Shutter Island que s’est vu recevoir ce nouveau projet du réalisateur de la trilogie Pirates of the Carribean sont évidentes, faciles et justifiées. À prime abord, on semble s’attarder à une prémisse et des thèmes identiques. Sauf que Gore Verbinski n’est pas Martin Scorsese. Ce qui ne veut cependant pas dire que A Cure for Wellness n’est pas un objet cinématographique digne d’intérêt.
À quelque part, c’est peut-être aussi la faute de ce teaser, aux sons d’une reprise de I Wanna Be Sedated du groupe The Ramones, qui nous aura séduit, grâce à ses superbes images, nous faisant immédiatement croire que l’on était en attente d’un thriller cérébral à souhait. Un genre d’effet placebo? Oui, faut nécessairement qu’il y ait un peu de cela là-dedans…
Néanmoins, la proposition de Verbinski s’avère être une véritable œuvre d’épouvante, où c’est la violence psychologique qui prédomine (hormis, peut-être, pour cette scène montrant une chirurgie buccale sans anesthésie, qui est un véritable calvaire…) et où le cinéaste semble bel et bien détenir une vision faisant preuve de l’amour porté envers le genre. Ce que l’on voit, notamment, à travers une superbe direction artistique – très rétro, années 50 – rappelant que tout est à découvrir, un mystère planant constamment autour de l’ensemble… C’est toujours rafraichissant! Tout comme de voir Dane DeHaan, Jason Isaacs ainsi que Mia Goth à titre de têtes d’affiche; pas trop connus, leur présence au sein du récit s’avère vraissemblable.
La faiblesse du film vient cependant de là: si le récit s’avère prenant, Verbinski ne nous permet pas de découvrir anguille sous roche, à travers sa réalisation, contrairement à Scorsese, qui y était notamment parvenu en brisant les conventions filmiques. On se retrouve donc en proie à une œuvre incohérente, s’amusant avec la symétrie, enchaînant images plus ‘what-the-fuckesques’ les unes après les autres, qui s’étire inutilement lors d’un dernier acte, précipité soudainement, rappelant surtout le House of Wax de 1953 ou encore un épisode de The Twilight Zone.
Certainement pas de quoi gâcher notre plaisir, l’oeuvre de Verbinski demeurant généralement divertissante; une petite cure de deux heures et demi qu’il fait bien de prendre, lorsqu’en quête de bien-être.
Crédit photos: 20th Century Fox