Le Festival Fantasia 2020 maintenant officiellement lancé, j’ai eu la chance de visionner 5 longs-métrages de la programmation de cette année. Considérant la pandémie, j’ai pu regarder tous ces films dans le confort de mon salon et tous et chacun peuvent être visionné en ligne pour le coût d’un billet d’entrée. Bon cinéma à tous les cinéphiles extrêmes de la métropole!
Voici mon premier visionnement de la semaine: 2011, un film québécois réalisé par Alexandre Prieur-Grenier.
Pour son tout premier long-métrage indépendant, présenté en première mondiale à Fantasia, le jeune réalisateur québécois Alexandre Prieur-Grenier a misé pour un scénario réparti entre le rêve et la réalité pour un protagoniste passionné de cinéma. En effet, c’est l’histoire d’un jeune monteur et preneur de son travaillant pour une petite production amateur dans son appartement de Montréal (nous comprendrons la référence à l’égard du titre à la toute fin). Alors que le film sur lequel il travaille hante ses nuits, en plus d’avoir à gérer un réalisateur particulièrement exigeant, tout son bloc semble instable et ses voisins plutôt étranges. En essayant tant bien que mal de poursuivre son montage malgré les nombreux irritants autour de lui, les journées et les nuits s’entremêlent et le tout aura un grand impact sur la santé mentale du jeune homme. Cette distribution inclue notamment Émile Schneider (Embrasse-moi comme tu m’aimes), Catherine Chabot (Menteur) et Hugolin Chevrette-Landesque (Les Pêcheurs).
Dès les premières minutes du film, nous comprenons rapidement que c’est une mise-en-scène à huit clos en voyant le personnage principal enfermé dans son appartement du début à la fin, mais tout en accueillant de nombreux visiteurs. Le générique d’ouverture très coloré nous introduit bien l’ambiance excentrique; la cinématographie est forte en couleurs et explore de nombreuses palettes, un peu comme le réalisateur Nicolas Winding Refn aimait le faire pour Only God Forgives (2013). Le scénario étant très chaotique et sans ligne directrice tangible, il devient plutôt difficile de s’y repérer, comparant le montage final davantage à une expérience visuelle plutôt qu’une histoire. Visuellement intéressant, le premier long-métrage de Alexandre Prieur-Grenier manque un peu d’ancrage pour nous permettre de croire aux intentions des personnages ou même de s’en soucier. Ceci étant dit, sa direction photo est intéressante et l’ambiance visuelle de son oeuvre reste dynamique et authentique (surtout pour un film québécois).
Somme toute, il y a des longueurs, mais le dernier tiers du film vaut tout de même le détour pour les cinéphiles en recherche d’une petite dose d’ultraviolence. Sur une autre note, je serais curieux de savoir si certains montréalais ayant expérimenté la quarantaine de 14 jours au début de la pandémie ont pu halluciner à ce point. Si c’est le cas, nous avons de sérieux problèmes!
Disponible pour visionnement sur demande sur fantasiafestival.com
Crédit photos: Festival Fantasia, Google Images
Un gros trip sur un cocktail explosif à 75% d'alcool risque de laisser un goût très amère en bouche, mais aussi de vous rendre plus confus qu'autre chose lorsque viendra le temps de vous réveiller.