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The Irishman

Par Miguel Plante · Le 30/11/2019

Produit en partenariat avec Netflix, le dernier film de Martin Scorsese, The Irishman, est maintenant disponible sur la plateforme de streaming ainsi que dans quelques salles de cinéma. Si, bien entendu, on recommande l’écoute en salle pour bénéficier de la meilleure expérience possible, l’œuvre de 3h30 en vaut toutefois la peine, et de l’avoir dans le confort de son foyer ne sera pas désagréable.

Martin Scorsese ne se présente plus. Le réalisateur de quelques désormais grands classiques du cinéma tels que Taxi Driver, Raging Bull et plus récemment The Wolf of Wall Street revient avec le genre qui l’a fait connaître. On aura donc droit à un long film de gangster, inspiré de faits réels et basé sur le roman I heard you paint houses de Charles Brandt, dont les têtes d’affiche ne sont pas étrangers à ce genre cinématographique : Al Pacino, Robert De Niro et Joe Pesci se partagent les rôles de trois figures haut placées du gangstérisme américain.

On suivra principalement Frank Sheeran (De Niro), lors de sa lente ascension du groupe des Teamster10, organisation syndicale américaine dont le lourd passé criminel n’est plus un secret pour personne. Le groupe, dirigé par Jimmy Hoffa (Al Pacino), vit déjà plusieurs chamboulements, alors que l’élection de Kennedy dans les années 60 risque d’entraver grandement les plans de l’organisation, et la relation étroite entre Sheeran et Hoffa deviendra primordiale au succès des Teamster10. Le film s’attarde donc d’abord sur l’histoire de l’union syndicale, puis sur les différentes magouilles de l’organisation. On y verra un Frank Sheeran absorbé malgré-lui dans les événements, entraînant sa famille avec lui dans le réseau criminel, testant les limites de l’éthique. L’intrigue à la Sopranos ne perd pourtant pas de temps avec les détails inintéressants, puisque l’entièreté des 3h30 de The Irishman couvrira près de 50 ans d’histoire. Chapeau aux effets visuels et aux maquillages qui parviennent à accuser ainsi le passage du temps de manière extrêmement efficace.

C’est donc à un scénario plutôt classique qu’on peut s’attendre. L’ascension du personnage principal dans un milieu qu’il ne maîtrise pas d’abord, suivi d’une longue déchéance, fait partie des caractéristiques inévitables d’un film de Scorsese, et on ne changera pas la formule gagnante ici. Mais le réalisateur maîtrise tellement bien cette recette qu’elle n’en demeure pas moins d’une grande efficacité, et la réalisation, la direction photo, le montage, qui n’ont aucunement la prétention de réinventer le médium, donnent l’impression d’écouter un classique du cinéma. Malgré toutes les propositions cinématographiques qui sont plus ambitieuses, hors-normes, de voir un scénario classique réalisé comme l’un des grands réalisateurs sait bien le faire est très satisfaisant, et la longue durée du film passe d’ailleurs en un claquement de doigts.

Les connaisseurs de Scorsese peuvent s’attendre à un récit prenant, essoufflant, rempli d’action, comme le fût Taxi Driver à l’époque. Les deux premières heures du film empruntent ce genre et nous rappellent les belles années du réalisateur. Pourtant, la dernière heure, beaucoup plus sobre, personnelle et sensible, modifie complètement le tir, rappelant davantage les œuvres moins connues telles que Silence, où le réalisateur s’écarte du tape-à-l’œil pour livrer un récit sur la mort, le deuil, et la séparation. On pourrait comparer ce parcours à Kurosawa, qui donnait à la fin de sa carrière des intrigues moins grandioses, mais porteuses d’un message tout aussi fort. The Irishman réussit la prouesse de combiner les deux genres, conférant au film une allure de chant du cygne réussi pour Scorsese. Le réalisateur a probablement plusieurs tours dans son sac et encore quelques belles années devant lui, mais à 77 ans, sa carrière de réalisateur prend inévitablement bientôt fin. Réaliser une œuvre aussi ambitieuse que The Irishman est un tour de force qui nous prouve qu’il est encore en forme.

Quelques petits bémols assombrissent pourtant le portrait global de The Irishman. Certains pourront effectivement être désintéressés par l’histoire de Jimmy Hoffa, dont les médias ont déjà couvert l’histoire en long et en large. Personnellement, je n’avais jamais entendu parler de l’homme, donc d’avoir un résumé romancé des événements entourant son ascension et sa disparition m’a été d’un grand intérêt. L’aspect documenté du film de Scorsese transparaît à plusieurs moments, alors que l’image fige parfois sur un personnage figurant afin de nous donner des informations sur sa mort – presque toujours violente -, donnant ainsi l’impression que les moindres détails de l’intrigue sont documentés. Bien sûr, quiconque connaît l’histoire américaine mieux que moi pourra sans doute relever plusieurs anomalies dans l’intrigue, mais de manière générale, Scorsese me semble assez bien documenté, et la trame de fond du film en est d’autant plus intéressante.

Le pan de l’histoire couvert par l’intrigue est aussi extrêmement sexiste, et si aucune violence ou maltraitance des femmes n’est explicitement montré ou abordé, on ne peut que s’exaspérer devant le nombre de personnage de sexe féminin pratiquement nul. Les rares rôles campés par des femmes sont accessoires et prennent davantage l’ordre d’objet de désir ou de trésor à conserver. La réalité du Teamster10 et de la société de l’époque était probablement ainsi, mais la filmographie de Scorsese compte peu de personnages féminins forts, et on aurait pu changer la donne ici, sans succès.

Mis à part ces quelques accrochages, The Irishman est une œuvre mature, aboutie, qui prend pratiquement la forme d’un film hommage à une période classique du cinéma. De retrouver des acteurs tels que De Niro, Pacino et Pesci dans le genre de rôle qui leur a donné la notoriété qui leur est propre a quelque chose d’émouvant, et même si on souhaite encore d’autres films de Scorsese, celui-ci détient un caractère conclusif, une finalité satisfaisante pour la carrière d’un grand réalisateur américain.

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The Irishman
Miguel Plante
30/11/2019
9/10
Visiblement, Scorsese ne s'essoufle toujours pas, et il nous livre un long récit vivant, troublant, prouvant qu'il maîtrise toujours son médium. Oeuvre qui prend du temps, mais qui vaut chaque minute investie.
9 Note finale
Excellent et maîtrisé !

Visiblement, Scorsese ne s'essoufle toujours pas, et il nous livre un long récit vivant, troublant, prouvant qu'il maîtrise toujours son médium. Oeuvre qui prend du temps, mais qui vaut chaque minute investie.

Réalisation
9
Scénario
8
Distribution
8.5
Montage
7.5

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Al PacinoGangsterIrishmanJimmy HoffaJoe PesciRobert De NiroScorseseTeamster10
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Miguel Plante

Après avoir terminé ses études universitaires en Cinéma à l'UQÀM, Miguel a compris qu'il devait se trouver une autre raison pour produire des critiques et analyses cinématographiques. Depuis, il cherche à se faire voir par une personne qui lui aurait enseigné auparavant afin de savoir quelle note il aurait aujourd'hui.

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