Moins de trois mois après la parution d’Avengers: Endgame (2019), l’œuvre la plus ambitieuse du MCU à ce jour, Spider-Man: Far From Home arrive enfin sur le grand écran pour conclure La Saga de l’infini. Ce deuxième volet relatant les aventures de l’Homme-araignée sert également de pont pour la prochaine « phase » de cette célèbre franchise. Jusqu’ici, il était intriguant de voir ce que pouvait bien nous réserver ce film, puisqu’encore aujourd’hui, la majorité des précisions concernant la suite de cet univers cinématographique sont encore précieusement gardés sous silence.
Maintenant que la moitié de la population de l’univers est revenue d’entre les morts, et qu’Iron Man (Robert Downey Jr.) a fait l’ultime sacrifice pour mettre fin au règne de terreur de Thanos, les superhéros peuvent enfin se détendre. D’ailleurs, c’est justement ce que compte faire Peter Parker (Tom Holland) de son été, puisque son école organise un voyage de deux semaines en Europe pour les élèves de sa classe. C’est donc en laissant son costume de côté, au profit de sa liberté, que le jeune homme part en excursion dans plusieurs villes comme Venise, Prague et Londres, dans le but de décompresser et de confesser peut-être ses sentiments grandissants envers MJ (Zendaya). Cependant, le périple de Peter prend une drôle de tournure lorsque Nick Fury (Samuel L. Jackson) l’intercepte à Venise et lui demande son aide pour vaincre les « Élémentales », de terribles créatures venant d’une autre dimension qui tentent de prendre d’assaut la Terre. Dès lors, c’est avec l’aide de Quentin Beck (Jack Gyllenhaal), un nouveau super-héros que l’on surnomme « Mysterio », que le jeune Spider-Man devra encore une fois sauver le Monde, et ce, même si cela vient totalement saboter ses plans de vacances.
Spider-Man: Far From Home n’est peut-être pas le volet le plus épique du MCU, mais il demeure sans aucun doute l’une des œuvres les plus divertissantes de la franchise. On pourrait même tendre à dire qu’il est du même calibre que Thor: Ragnarok (2017) de Taika Waititi. En effet, grâce à son scénario truffé d’humour, le nouveau film de Jon Watts, qui était aussi derrière la réalisation du premier volet, réussit brillamment à nous faire rire et sourire du début jusqu’à la fin. De plus, puisque l’histoire nous plonge dans plusieurs grandes métropoles européennes et passe suffisamment de temps à explorer leurs multiples richesses culturelles, cela ajoute une certaine authenticité au film que l’on ne retrouve pas toujours au cinéma. Cette fois-ci, on a vraiment l’impression de faire partie du « road-trip » de Peter et de ses copains d’école.
Toutefois, divertissement ne rime pas toujours avec qualité. Et sur le plan narratif, ce deuxième volet est beaucoup moins intéressant que ne l’était le premier de sa série. Sans trop en dévoiler sur l’histoire de Spider-Man: Far From Home, cette œuvre est loin d’être la plus importante du MCU. En effet, hormis ses scènes d’après-générique qui sont d’excellents pivots pour la « phase 4 » de la franchise, ce deuxième volet n’apporte rien de vraiment nouveau à la table. Cela est donc décevant quand on pense que ce dernier est censé conclure l’une des phases les plus ambitieuses qui soient de cette saga. De plus, sur le plan relationnel, il arrive parfois que certaines scènes entre quelques personnages semblent précipitées, comme pour faire avancer le récit plus rapidement. Et cela, sans compter les motivations un peu mondaines du vilain principal, qui sont loin d’être aussi intéressantes que celles du personnage de Michael Keaton dans Spider-Man: Homecoming (2017). Mais même si l’aventure dépeinte dans cet opus demeure importante dans la progression du personnage de Spider-Man, l’enjeu mis en lumière dans Spider-Man: Far From Home ne parvient pas tout à fait à nous river à notre siège. Au final, on ne peut donc pas s’empêcher de croire que l’usage intensif de l’humour dans ce deuxième volet sert surtout à camoufler ses lacunes narratives, ce qui est dommage!
Sur le plan de la mise en scène, Spider-Man: Far From Home est fascinant. Bien plus éclaté que ne l’était le premier film, surtout avec l’ajout de Mysterio dans la mêlée, ce deuxième volet nous montre des scènes de combat tout à fait remarquables et juste assez variées pour nous tenir en haleine. Quelques-unes de ces séquences figurent d’ailleurs parmi les plus disjonctées et époustouflantes du MCU, et nous rappellent assurément quelques moments clés dans Doctor Strange (2016).
Spider-Man: Far From Home n’est peut-être pas une œuvre aussi rafraîchissante que ne l’était le premier volet de cette série paru il y a deux ans, mais elle est juste assez divertissante pour conclure en beauté la troisième phase de la saga cinématographique dont elle fait partie. Grâce à son scénario truffé de gags dont on se rappellera longtemps, son histoire de « road-trip » amusante, sa distribution du tonnerre, et ses scènes d’action plus éclatées que jamais, Spider-Man: Far From Home nous en offre juste assez pour satisfaire tous les amateurs de la franchise.
Sortie en salle: 2 juillet 2019
Crédits photos: Sony Pictures Entertainment, IMDB
Spider-Man: Far From Home présente suffisamment d’humour et de scènes d’action éblouissantes et éclatées pour nous faire oublier son scénario un peu moins mémorable.