Mildred Pierce. Un nom comme un autre, me direz-vous. Un nom particulier, peut-être. Ou, à la limite, un peu étrange. Pourtant, ce qui est incroyable avec ce nom, c’est qu’en le lisant, il est impossible de savoir ce qui en relève et ce qu’il cache. Ni les joies, ni les ambitions. Ni les affreuses douleurs.
C’est en 1941 que le nom de Mildred Pierce nous apparait pour la première fois, dans un roman de James M.Cain, qui, 4 ans plus tard, est adapté au grand écran par Michael Curtiz, connu notamment pour son très célèbre Casablanca. C’est l’histoire d’une mère, d’une amante, d’une femme d’affaires.
Mais d’abord et avant tout, c’est l’histoire unique d’une femme unique.
Voilà qu’en 2011, elle est de retour sur nos écrans, dans une mini-série de Todd Haynes. L’action prend place en Californie et débute en cette année 1936. C’est ici Kate Winslet qui interprète, et ma foi, avec brio, cette femme dépassée par la vie qu’elle mène. Les relations qu’elle entretient lui glissent entre les doigts, les enfants comme les affaires ne se portent pas pour le mieux et c’est sans réussite que s’annoncent pour Mildred les prochaines années. Il ne se présente devant elle qu’une seule solution: réaliser ce qu’elle aime le plus et en vivre, plutôt que d’en survivre.
Le scénario de cette série est assez particulier. L’enchaînement des événements est parfois assez ardu, mais il relève en réalité de l’état dans lequel se trouve cette femme. Les gens l’entourent et l’influencent, l’aident ou lui nuisent, et ce sont ces interactions qui dirigent les actions, sans pudeur et avec intelligence.
L’aspect qui reste probablement le plus excentrique de cette série est la relation entre Mildred et sa fille ainée, Veda. C’est avec maladresse que ces dernières s’aiment et s’insultent, avec coeur et poigne, présentant à l’écran une situation des plus particulières. Malheureusement, c’est aussi cet aspect qui m’a le plus déçue. Une ellipse dans le temps oblige la distribution à changer au courant des 5 épisodes de Mildred Pierce, et l’honneur d’interpréter une Veda adulte et mature revient à Evan Rachel Wood, connue pour sa performance dans Across the Universe. Cette dernière ne rend en rien hommage à l’interprétation du personnage précédant la sienne, et c’est avec un grand manque de confiance et d’équilibre qu’elle incarne cette jeune femme pourtant terrible et mesquine. Sa prestation est fade, égocentrique et très peu impressionnante, au contraire exact de celles de Kate Winslet et Guy Pearce, avec qui la jeune actrice partage l’écran.
Malgré ce petit irritant, cette mini-série offre tout de même une excellente et très sincère expérience télévisuelle. C’est réaliste et chacun s’y retrouvera, notamment grâce à la multitude de thèmes abordés. La vie, la mort, l’amour, les joies et les peurs: tout se mélange et devient le portrait d’une femme aux ambitions excentriques et tout à fait réalisables, du moment qu’on y met du coeur.
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