Véritable mouvement cinématographique des cinq dernières années, presque chaque artiste pop aura eu droit à son portrait musical sur grand écran. Que ce soit pour Justin Bieber, Michael Jackson ou encore Katy Perry, tous ces documentaires bénéficient du même modus operandi: exploiter divers thématiques et moments charnières dans la vie de l’artiste, à travers une réalisation simpliste, afin de vendre du rêve.
Concept ludique et éclectique, celui-ci se retrouve entre les mains des The Lonely Island, qui nous offrent un film bien écrit, bien réalisé et bien monté. Peut-être pas «intelligent», mais certainement très drôle et criant de vérité! Un mockumentary qui n’est pas sans rappeler les Zoolander et Entourage de ce monde…
Avec son premier album solo, le chanteur pop-rap Conner4Real atteint les sommets de la popularité et la reconnaissance des professionnels de l’industrie du divertissement. La tournée promotionnelle de son deuxième disque est un vrai désastre malgré les efforts déployés. Cet échec plonge le jeune interprète dans le marasme et il songe à abandonner sa carrière musicale. Grâce à ses amis du trio Style Boyz, avec lesquels il a connu ses premiers succès, il revient sur la scène et regagne son statut de vedette.
Irrévérencieux, déconcertant et étrangement pertinent, Popstar a tout pour plaire. On dit souvent d’un commentaire social au sein d’une œuvre cinématographique que celui-ci n’est que simple coïncidence, mais ici, on parle véritablement du moteur derrière le projet. Will Arnett imitant un présentateur de TMZ, c’est grossier, absurde… drôle, mais peu intéressant. C’est plutôt l’histoire – très mince, faut le dire – qui fait rire. Parce que celle-ci propose de diégétiser les habituelles blagues et répliques vulgaires, en les apposant, par exemple, à travers une chanson très peu correcte – mais pourtant très familière (on le répète!) – entourant les droits de la personne.
Pas très logique non plus, parce qu’elle ne fait qu’enfiler les caméos et les situations cocasses, la trame narrative n’en vient qu’à ressembler au train-train quotidien de nos stars préférées: elle y va avec le flow et espère pour le mieux. Ce qui a pour effet de rendre certains revirements et passages obligés (la fameuse scène des excuses…) encore plus ennuyants et impertinents. Dommage aussi que le traitement documentaire / reportage soit incohérent, ne gâchant pas nécessairement le plaisir, mais enlevant au film, le temps de quelques secondes, ce qui le rend si jouissif.
Et, si l’auto-dérision est pleinement assumée et qu’on rit à fond, n’en demeure pas moins que le plaisir demande une connaissance référentielle peut-être un peu trop large. Gageons que ce ne devrait être un problème pour le public cible, mais pourquoi ne pas tout de même vous en avertir?…
Crédit synopsis: Régie du cinéma au Québec (RCQ)
Crédit photos: Universal Pictures