On ne se le cachera pas, bon nombre de remakes ne sont que de fadasses copies de ces films qui les ont inspirés. Ces nouvelles montures sont généralement produites afin d’encaisser quelques dollars sous le nom de la propriété en question. Alors, qu’en est-il de cette reprise de Oldboy que nous propose aujourd’hui Spike Lee? Bien qu’il ne s’agisse certes pas d’un mauvais film, au contraire, celui-ci ne détrônera certainement pas la proposition que nous avais faite Chan-wook Park il y a de cela déjà dix ans (qui était d’ailleurs une adaptation d’une bande-dessinée japonaise).
Un soir d’octobre 1993, le vulgaire et alcoolique homme d’affaires qu’est Joseph Doucett se fait enlever et séquestrer à l’intérieur d’une chambre d’hôtel. Il ignore l’identité de son ravisseur et encore moins le motif derrière son kidnapping. Pendant vingt ans, l’homme vivra dans cette cellule un véritable enfer. Lorsqu’il est inexplicablement relâché, Doucett n’a plus qu’une chose en tête : retrouver son cerbère et se venger. Celui-ci est cependant loin de se douter que son emprisonnement n’était que le début de son cauchemar.
Lorsque l’on avait annoncé que ce film coréen chéri de plusieurs cinéphiles bénéficierait d’une adaptation américaine, nombreux étaient ceux qui s’étaient immédiatement opposés à ce projet. Après tout, le long-métrage de Chan-wook Park s’était rapidement attiré les éloges du public et de la presse et Spike Lee ne semblait pas être le choix idéal pour être derrière la caméra. C’est donc avec grande déception que l’on réalise que la plupart de nos prédictions se sont avérées juste. Tristement, comme plusieurs s’y attendaient, le réalisateur ne se contente ici que de reproduire et d’imiter les différents plans et cadrages retrouvés dans l’original. Peut-être que le réalisateur voulait rester sobre, mais, surtout avec ce genre de production, ce n’est pas une voie qui est généralement recommandée. On appréciera cependant que Lee ait décidé de retirer de sa version certains moments plus ou moins pertinents de l’oeuvre originale (la scène où le personnage principal avale un poulpe vivant me vient immédiatement en tête). Qui plus est, les clins d’œils et petites références au film coréen sont assez subtils et bien dissimulés pour ne pas déranger les fans de la première heure et déstabiliser les néophytes. Il ne faut toutefois pas aller croire que la violence dans Oldboy n’est pas présente. Sans jamais pour autant sombrer dans la vulgarité pure, la caméra ne se gène pas pour nous montrer hémoglobine, nudité, vomissements et autres images grotesques. Il va sans dire que Oldboy a bien mérité son classement 16 ans et plus.
Dans le rôle de Doucett, Josh Brolin livre une performance qui passe très près de surpasser celle de Choi Min-sik. Particulièrement lors de cette séquence où le personnage central est détenu, Brolin nous démontre à quel point celui-ci est un acteur talentueux et fascinant. On ne peut pas en dire autant d’Elizabeth Olsen et de Samuel L. Jackson qui s’avèrent tous deux assez fades. En ce qui attrait à Sharlto Copley, il ne fait aucun doute que l’acteur sud-africain s’en donne à cœur joie dans le rôle de l’antagoniste. Certes, celui-ci incarne un Adrian Pryce absolument monstrueux et exécrable, mais la performance beaucoup trop exagérée et maniérée que livre Copley ne correspond tout simplement pas à ce genre de rôle.
Déception? Oui, mais il serait injuste de considérer ce nouveau Oldboy comme un véritable échec. Après tout, Brolin est absolument remarquable, les scènes d’actions, bien qu’elles ont cet effet de déjà vu, s’avèrent assez divertissantes, et ce nouvel élément faisant partie de la sordide révélation finale (je vous laisse le plaisir de le découvrir par vous-mêmes) s’avère assez ingénieux. Bref, dans le cas présent, une location ne fera pas de mal à personne.
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