Marguerite – Xavier Giannoli
Peut-on imaginer qu’il y aura des spectateurs qui iront voir Marguerite, de par son origine? Qui auraient boudé l’œuvre d’origine, justement parce qu’elle est hollywoodienne, mais dont la prémisse les intéresse néanmoins? C’est que, voyez-vous, cette dernière est librement inspirée de la vie de Florence Foster Jenkins, que Meryl Streep a incarnée, il y a quelques mois, dans le film éponyme. On y retrouve donc à nouveau une riche héritière, passionnée pour la musique et membre de la haute société, rêvant de se produire en spectacle, et ce, malgré un flagrant manque de justesse.
La comparaison au film de Stephen Frears devient donc inévitable et, comme précédemment mentionné, c’est dans la façon dont il est exposé, grâce aux outils ludiques du cinéma, qui permet d’offrir un récit aussi grand que l’ascension de son sujet. Difficile, alors, d’envisager les véritables qualités de Marguerite indépendamment. Si l’humour fonctionne moins bien, parce qu’il est familier, l’élément charnière, lui, surprend, de par sa différence. Cette dualité émouvante que l’on retrouvait chez la protagoniste et son mari, campé par auparavant par Hugh Grant, est ici reléguée au second plan, afin de faire place à une véritable lettre d’amour au monde de la scène et à ses artisans, tous plus excentriques les uns que les autres. Tirant par moments presque du fantastique (on vous laisse découvrir par vous-même), le traitement s’avère intriguant, à défaut d’être exceptionnel.
3/5
American Pastoral – Ewan McGregor
Cette première réalisation de l’acteur Ewan McGregor n’a rien pour rivaliser avec les Pelican Brief ou encore The Ghost Writer de ce monde… Inspiré du roman éponyme des années ’90 signé Philip Roth, écrivain américain, American Pastoral est un film à la thématique et prémisse bien fortes, et ce, surtout à une époque où les idéologies politiques différentes font rage, qui ne frappe finalement jamais vraiment sa cible, faute de manquer de ressort. Parce que, un peu comme la fille radicale du protagoniste, l’œuvre s’avère bien trop idéaliste; le juste milieu n’existe tout simplement pas. Les dialogues sont casse-pieds, tandis que le montage ne permet pas aux personnages de respirer… tout comme le spectateur, ultimement.
2.5/5
Crédit photos: Les Films Séville