Nadia, Butterfly est le deuxième long-métrage écrit et réalisé par Pascal Plante (Les faux tatouages). Principalement tourné à Tokyo, au Japon, ce drame sportif met en scène la fin de carrière d’athlète de Nadia (Katerine Savard), nageuse papillon de calibre olympique. Le film commence directement en pleine période des – maintenant doublement fictifs – Jeux olympiques de Tokyo 2020. On ne s’en cache nullement, Nadia termine sa carrière de nageuse professionnelle à ce moment-là. Après son épreuve individuelle, elle tente sa chance avec l’équipe du relais. Il est possible d’y voir Ariane Mainville, Hilary Caldwell et Cailin McMurray jouant des personnages fictifs. On suivra ensuite sa période de réflexions, d’expériences, de fêtes et de détresse.
Après son premier film, Les faux tatouages, qui est par le fait même assez bon, Pascal Plante fait preuve d’une grande maturité cinématographique, d’une recherche artistique marquée et d’un budget sensiblement beaucoup plus grand. Cela aide grandement le film.
Ce film déborde de qualités tant au niveau du scénario que de la direction photo. Tout d’abord, on sort du traditionnel drame sportif en inversant la chronologie classique des événements. La victoire, soit la course marquante, est souvent le point culminant du drame sportif. Cependant, dans le cas de Nadia, Butterfly, on commence le film en pleine course olympique. C’est ingénieux et ça fait du bien. Le film est écrit avec beaucoup de sensibilité et beaucoup d’amour du milieu de la natation: de Katerine Savard à Pascal Plante, il y a bien plus de gens qu’on le croit qui viennent du milieu. Ensuite, le choix d’amener des nageuses et nageurs à devenir des acteurs est discutable. Certainement, le choix est réfléchi et provient d’une quête de vraisemblance et de réciprocité. Je salue ce choix, malgré qu’il m’ait dérangé à plusieurs reprises. Dès les premières minutes, on voit bien que Katerine Savard n’est pas une actrice: le jeu semble parfois très mécanique et en manque de nuances. En même temps, elle est toujours sous les spotlights et ça aurait été un tour de force d’avoir un jeu de haut calibre à 100% crédible. Cependant, si on se laisse porter par l’oeuvre, on se laisse surprendre par certaines scènes finalement très bien jouées. Il est important de mentionner le jeu assez surprenant d’Ariane Mainville qui est très crédible non seulement comme nageuse-actrice, mais comme actrice tout court. Peut-être qu’il y avait un certain prix à payer afin d’arrimer démarche scénaristique, fiction, vraisemblance très sensible du milieu sportif et actrices non professionnelles, et ce sera possiblement le principal aspect polarisant du film, s’il y a lieu.
Sinon, on offre de magnifiques scènes sur le plan visuel. Que l’on pense aux scènes sous l’eau, dans l’eau ou en dehors de l’eau, le film est d’une grande beauté. On ne voit pas tellement Tokyo et c’est parfait comme ça, parce que la caméra agit vraiment comme 3e oeil de la nageuse qui ne voit pas grande chose à part les piscines, comme elle dit. Le format d’image, pas totalement en 16:9 ni en 4:3, est vraiment intéressant et ajoute à l’indécision de Nadia sur son futur. Mention spéciale à la scène très réussie sur Complicated d’Avril Lavigne, beau symbole de la nostalgie des 20-30 ans de ce jour.
Enfin, ce film brille sur plusieurs points relativement au scénario et à la cinématographie, malgré les instabilités dans la qualité du jeu des personnages.
Crédit photo: Nemesis Films
À l’affiche dès le 18 septembre
Pascal Plante offre ici une oeuvre avec beaucoup plus d'ampleur, de métier et de recherche artistique que son bon drame romantique, Les faux tatouages. Il se détache des drames sportifs plus traditionnels clichés et peu originaux et offre un 2e long-métrage qui promet pour la suite.