Ah, le mariage….Un cheminement de vie idyllique et essentiel pour certains ; un purgatoire pour d’autres. Est-ce qu’il est effectivement vrai que s’unir devant Dieu peut rendre le quotidien, les conversations anodines et les petits travers de l’autre totalement insupportables? Est-ce que porter un jonc de mariage à l’annuaire signifie le commencement de la fin d’une vie de couple jusqu’ici parfaite? C’est ce à quoi tente de répondre Dan Mazer avec son tout premier film, I give it a year, sorti en DVD cette semaine. Malheureusement, Mazer nous sert une comédie britannique plutôt fade, faussement décadente qui sous-exploite et écarte une prémisse pourtant fort prometteuse et intéressante.
En moins de deux minutes, le spectateur assiste au coup de foudre, aux fiançailles et au fameux jour M du couple naissant (moins de sept mois de fréquentation) Natasha (Rose Byrne, Bridesmaids) et Josh (Rate Spall, The world’s end). Cette entrée en matière trop condensée et aucunement attachante introduit également les personnages secondaires de l’histoire qui sont venus assister à contrecoeur à la cérémonie : Naomi (Minnie Driver, Good Will Hunting) la meilleure amie de Kate qui méprise son propre mariage avec Hugh (Jason Flemyng, X-Men : first class), Danny (Stephen Merchant, la série Hello ladies), le pervers ami célibataire du marié et Chloe (Anna Faris, What’s your number?), l’ancienne copine de Josh toujours amoureuse de ce dernier. Tous sont convaincus que Josh et Nat vont divorcer avant la fin de l’année. Les premiers mois suivant leur union confirment tranquillement mais sûrement ces anticipations. Nat et Josh sont distants et se tapent rapidement sur les nerfs. Josh voit plus souvent Chloe que sa propre femme, alors que celle-ci en pince pour Guy Harap (Simon Baker, la série The mentalist), un nouveau client de l’agence de publicité pour laquelle elle travaille. Vous devinez certainement la suite…
C’est universel et inévitable : la décision de s’engager dans une relation amoureuse donne lieu à de fantastiques moments ainsi qu’à des tribulations houleuses apportant son lot de questionnements quotidiens. Tout le monde peut aisément s’identifier à ces doutes tout à fait normaux. L’histoire du scénario, également signé Mazer, rallie et réjouit donc le spectateur d’emblée. Cependant, c’est de courte durée. Les propos intelligents et réfléchis qu’entrainent le sujet de la vie de couple sont complètement dilués dans des blagues tièdes, scabreuses qui provoquent le malaise au lieu de l’hilarité. Dan Mazer prouve qu’il était en manque d’inspiration lors de l’écriture du scénario en le saturant de scènes sexuelles dégradantes et carrément pas drôles. Le script ne possède pas de substance et d’étoffe. Toutes les bonnes idées sont vite gâchées par des dialogues salaces tombant à plat. Plutôt que de s’attaquer à de véritables problèmes auxquelles tout couple peut s’identifier, Mazer traite de détails anodins qui brisent rarement un ménage dans la vraie vie : ne pas clamer les bonnes paroles d’une chanson célèbre, ne pas baisser le siège des toilettes, ne pas changer le rouleau de papier hygiénique, faire le pitre lors d’un party de bureau, etc. La réalisation banale et incolore est tout aussi décevante, même si les paysages de la ville de Londres sont dépeints magnifiquement.
Les faiblesses du scénario et de la réalisation empêchent le spectateur de s’attacher aux personnages. On ne comprend pas leur motivation, les désirs qu’ils entretiennent les uns pour les autres. Ils déclarent continuellement des stupidités invraisemblables. Leurs disputes sont tellement ridicules que tous les protagonistes sans exception finissent par être irritants et ennuyants. Même si la distribution est talentueuse, aucun acteur ne parvient à se démarquer distinctivement.
Bref, I give it a year est une énième comédie romantique avec un potentiel énorme qui est complètement bafoué par des excès de blagues à connotation sexuelle noyant le véritable propos du film. La réalisation insipide et le jeu quelconque des acteurs ajoutent à ce sentiment de frustration et de déception.
Ce film est disponible en DVD et Blu-Ray depuis le 22 octobre 2013.
Crédit Photos : Google Images
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