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Mank

Par Miguel Plante · Le 05/12/2020

Quiconque a fait ses études en cinéma a du faire un travail de recherche, à un moment ou à un autre, à-propos de Citizen Kane (1941). Si le grand classique d’Orson Welles, qu’il réalisa lorsqu’il avait à peine 25 ans, marqua l’histoire du cinéma, c’est par son audace, sa réalisation novatrice, mais surtout à cause d’un scénario profond, complexe et unique. Mank, le premier long-métrage de David Fincher depuis Gone Girl, explore la création et le développement de Citizen Kane, du point de vue de son scénariste principal.

On en parle peu aujourd’hui, mais Herman J. Mankiewicz (interprété par Gary Oldman dans Mank) fût l’un des grands scénaristes de son temps. Dans les années 1920-30, alors que le cinéma américain était sous la gouverne de ses plus grands studios, que MGM, Universal et Paramount détenaient toutes les parts du marché, l’univers cinématographique était dirigé par une poignée d’artistes qui semblaient être à la tête de toutes les œuvres, et Mankiewicz était l’un d’entre eux. Aussi, lorsque le jeune, mais déjà adulé Orson Welles l’approcha pour travailler avec lui sur ce qui serait l’œuvre de sa vie, le scénariste fut bien obligé d’accepter, même si cette tâche comporterait contraintes de temps impossibles, crises de nerfs fréquentes et conditions de travail déplorable. Dans Mank, on abordera certains moments de la création du film, gravitant dans l’univers des vieux studios américains, animés par un cinéma qui se veut de plus en plus revendicateur.

On est vite situés dans une époque où le septième art acquiert ses lettres de noblesse. Le son vient de faire son apparition dans les films, on sent une évolution du marché, et le cinéma se politise de plus en plus. À l’instar des films propagandistes de Goebbels, on comprend le pouvoir réel des films, leur implication et ressort politique important, et Mank fait état de la situation. En fait, Fincher dresse ici plus qu’un simple hommage à l’œuvre de Welles et Citizen Kane (même si le film regorge de références plus ou moins pointues au réalisateur); c’est en effet tout le contexte de l’industrie du cinéma qui est abordé dans le film. Au même titre que Once upon a time in Hollywood, où Tarantino mettait son intrigue en place dans une Californie des années 60, Fincher utilise la trame des grands studios des années 30 pour y situer ses personnages. Mais la comparaison s’arrêtera là, puisque Mank est réalisé avec une vision toute autre – avec plus de finesse, de méthode et d’intellectualisation que Tarantino.

Vraiment, tout dans Mank respire l’amour du cinéma. Que ce soit la distribution, ressemblant comme deux gouttes d’eau aux personnalités réelles qu’ils incarnent, la direction artistique et la photographie qui reprennent presqu’exactement les techniques utilisées à l’époque – Tout semble tiré tout droit d’un film des années 30. On sent cet hommage jusqu’aux moindres répliques des personnages, qui font presque toujours référence aux réalisateurs et producteurs influents de cette époque. La recherche dans cet hommage donne droit à de grands moments de cinéma, où Fincher donne son interprétation des producteurs de grands studios tels que Louis B. Mayer ou des magnats de l’industrie journalistique comme William Randolph Hearst, dont Citizen Kane a été d’ailleurs fortement inspiré.

C’est donc en gravitant dans ce contexte narratif que le scénariste Mankiewicz s’inspirera pour écrire Citizen Kane en un temps record, dictant le scénario à sa secrétaire qui tentera tant bien que mal de l’influencer afin qu’il prenne de plus sages décisions. L’intrigue de Mank, qui suit l’écriture du scénario, manque un peu de tension, si bien qu’on sentira bien vite certaines longueurs. Inutile également de préciser qu’une certaine connaissance de l’histoire du cinéma est nécessaire afin de bien apprécier l’œuvre de Fincher. On donne énormément d’informations reliées à des moments historiques du cinéma, de la politique et de la société américaine du début du XXe siècle, et un esprit moins initié, bien qu’il suivra l’histoire sans trop de problème, y trouvera moins son compte. Mais la passion et la connaissance de Fincher pour cette époque est contagieuse, et on ne sera que poussés à en apprendre davantage sur l’âge d’or du cinéma.

Fincher nous habitue depuis le début de sa carrière à des films policiers, sombres, où la tension rencontre toujours un scénario tortueux et des personnages tourmentés. Mank, s’il flirte tout de même avec ces thématiques, est tout de même plus lent et posé que les autres œuvres du réalisateur. On y ressent un grand amour pour le cinéma, une volonté de Fincher de bien faire les choses. Malgré une technique et un scénario impressionnants, Mank ne risque pas de rassembler le grand public, peut-être trop peu initié à l’aspect historique prépondérant dans l’œuvre, nécessaire pour y comprendre les nombreuses références et hommages. Mais il en vaut tout de même l’écoute, ne serait-ce que pour comprendre la dynamique unique propre à l’industrie cinématographique américaine des années 1930.

 

Mank
Miguel Plante
05/12/2020
8/10
Si Mank sera difficile d'approche pour les spectateurs moins initiés à l'histoire du cinéma, le film de Fincher demeure un bon portrait de l'effervescence des grands studios américains et de l'aura de génie entourant Orson Welles. C'est un bon film historique, bien écrit, intelligent et pertinent !
8 Note finale
Un hommage réussi !

Si Mank sera difficile d'approche pour les spectateurs moins initiés à l'histoire du cinéma, le film de Fincher demeure un bon portrait de l'effervescence des grands studios américains et de l'aura de génie entourant Orson Welles. C'est un bon film historique, bien écrit, intelligent et pertinent !

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Miguel Plante

Après avoir terminé ses études universitaires en Cinéma à l'UQÀM, Miguel a compris qu'il devait se trouver une autre raison pour produire des critiques et analyses cinématographiques. Depuis, il cherche à se faire voir par une personne qui lui aurait enseigné auparavant afin de savoir quelle note il aurait aujourd'hui.

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