Depuis sa création en 2010, Pretty little liars, inspirée des romans pour adolescents de Sara Shepard, est une série phare pour la chaine américaine ABC Family. Le succès ne cesse de se démentir, même après plus de 75 épisodes. Lors de la diffusion de la première saison, bien des fans comparaient cette série à Desperate Housewives. Probablement parce que les deux émissions proviennent du réseau ABC et qu’ils mettent en vedette un quatuor de jolies femmes cachant de lourds secrets. Les comparaisons entre les deux programmes s’arrêtent là. Oui, l’intrigue de base est relativement semblable, mais le traitement est totalement différent. Si, aux premiers abords, Pretty little liars a des allures de soap américain sans profondeur, il en n’est rien en réalité. Deuxièmement, cette série s’adressant à de jeunes adultes se démarque de la panoplie de séries du même genre par les renversements trépidants, les dialogues mordants, les thèmes abordés et la qualité de la distribution.
Dans la paisible banlieue de Rosewood, cinq inséparables amies célèbrent le début des vacances d’été. Or, pendant la nuit, l’une d’entre elles, Allison DiLaurentis (Sacha Pieterse), disparait. Pour ne jamais revenir. Un an plus tard, bien des choses ont changé. La clique d’amies n’est plus. Cependant, lorsque le corps d’Allison est retrouvé, Aria Montogmmery (Lucy Hale), Hanna Marin (Ashley Benson), Spencer Hastings (Troian Bellisario) et Emily Fields (Shay Mitchell) reçoivent d’étranges MSM signés A. Ces messages dévoilent des éléments de leur vie que seule Allison savait. Les quatre jeunes femmes s’unissent afin d’élucider le mystère, ce qui est, bien sûr, loin d’être une tâche aisée.
La série remplit avec brio son mandat premier qui est de divertir et alimenter les comptes Facebook, Twitter et Tumblr des fans qui ne peuvent s’empêcher de bavarder et anticiper les dénouements des péripéties. On ne s’ennuie jamais en écoutant un épisode de Pretty little liars. La série peut rapidement devenir un inoffensif plaisir coupable. Étonnamment, les dialogues sont savoureux et réfléchis. Les répliques s’avèrent souvent assassines, cinglantes et d’un humour ironique rafraichissant. Un beau bravo aux scénaristes qui doivent maintenir un bon rythme de croisière en très peu de temps. Cependant, certaines intrigues mineures s’étirent au-delà de cinq/six épisodes, ce qui joue avec la patience du spectateur.
Parallèlement aux dialogues, il faut souligner l’audace et l’intelligente utilisation des thèmes abordés. Les scénaristes traitent sans tabou d’homosexualité, d’intimidation, de suicide, de relations amoureuses avec une personne plus âgée, de questionnements existentiels et de la pression excessive exercée par les parents et les professeurs pour avoir des résultats scolaires exemplaires. Ces thèmes sont rehaussés par les performances de la part de tous les comédiens, autant des jeunes talents que des acteurs chevronnés. Les quatre actrices principales sont excellentes. Il est très facile de s’attacher à chacune d’entre elles, même si certains traits psychologiques de leur personnalité sont quelque peu stéréotypés. Aucune ne tape massivement sur le système, ce qui est généralement un très bon signe.. Leurs petites histoires personnelles, leurs déchirements quotidiens et leurs remises en question sur leurs couples sont intéressantes et sources de réconfort pour le public adolescent. De leur côté, les adultes ne sont pas en reste. Les parents ont une importance capitale dans les intrigues et on s’attache à leur sort tout autant.
Même si le scénario s’attaque à des réalités pouvant toucher directement le spectateur, certaines intrigues et divers éléments de la direction artistique sont exagérés. La plupart des adolescents répètent qu’il ne se passe jamais rien à Rosewood. Or, je n’ai jamais assisté à des activités organisées par la municipalité aussi élaborés et à des partys d’adolescents avec autant d’invités, d’alcool et de nourriture. Parallèlement, Aria, Spencer, Emily et Hanna ne portent jamais le même t-shirt plus d’une fois. Chaque épisode devient alors un défilé de mode-certes fort joli- qui incite les jeunes spectatrices à surconsommer. Cependant, le plaisir n’est pas trop entravé et la série demeure hautement recommandable.
Crédit Photos : ABC
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